Madamede SĂ©vignĂ©, Lettres de l'annĂ©e 1671 : de la lettre 29 (À Madame de Grignan, À Livry, mardi saint 24 mars 1671) Ă  la lettre 70 incluse (À Madame de Grignan, Aux Rochers, dimanche 9 aoĂ»t 1671). Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions : Livres 2 Ă  4 inclus. Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour : en entier. 27 Janvier 2013 George Sand Ă  Alfred de Musset Venise 15 avril et 17 avril 1834 J’étais au dĂ©sespoir. Enfin j’ai reçu ta lettre de GenĂšve. Oh que je t’en remercie mon enfant ! Qu’elle est bonne et qu’elle m’a fait du bien ! Est-ce vrai que tu n’es pas malade, que tu es fort, que tu ne souffres pas ? Je crains toujours que par affection, tu ne m’exagĂšres cette bonne santĂ©. Oh que Dieu te la donne et te la conserve, mon cher petit ! Cela est aussi nĂ©cessaire Ă  ma vie dĂ©sormais, que ton amitiĂ©. Sans l’une ou l’autre, je ne puis pas espĂ©rer un seul beau jour moi. Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse ĂȘtre heureuse avec l’idĂ©e d’avoir perdu ton cƓur. Que je t’aie inspirĂ© de l’amour ou de l’amitiĂ©, que j’ai Ă©tĂ© heureuse ou malheureuse avec toi, tout cela ne change rien Ă  l’état de mon Ăąme Ă  prĂ©sent. Je sais que je t’aime et c’est tout. [
] Je ne me souviens plus de rien, sinon que nous aurons Ă©tĂ© bien malheureux et que nous nous aimerons toute la vie avec le cƓur, avec l’intelligence, que nous tĂącherons par une affection sainte de nous guĂ©rir mutuellement du mal que nous avons souffert l’un pour l’autre, hĂ©las non ! ce n’était pas notre faute, nous suivions notre destinĂ©e, et nos caractĂšres plus Ăąpres, plus violents que ceux des autres, nous empĂȘchaient d’accepter la vie des amants ordinaires. Mais nous sommes nĂ©s pour nous connaĂźtre et pour nous aimer, sois-en sĂ»r.[...] Nous avons Ă©tĂ© amants, et nous nous connaissons jusqu'au fond de l'Ăąme, tant mieux. Quelle dĂ©couverte avons nous faite mutuellement qui puisse nous dĂ©goĂ»ter l'un de l'autre? Oh malheur Ă  nous si nous nous Ă©tions sĂ©parĂ©s dans un jour de colĂšre, sans nous comprendre, sans nous expliquer! C'est alors qu'une pensĂ©e odieuse eĂ»t empoisonnĂ©e notre vie entiĂšre, c'est alors que nous n'aurions jamais cru Ă  rien. Mais aurions-nous pu nous sĂ©parer ainsi? Ne l'avons-nous pas tentĂ© mlusieurs fois, nos coeurs enflammĂ©s d'orgueil et de ressentiment ne se brisaient -ils pas de douleur et de regret chaque fois que nous nous trouvions seuls?[...] Adieu, adieu, mon cher petit enfant. Ecris-moi bien souvent je t'en supplie. Oh que je voudrais te savoir arrivĂ© Ă  Paris et bien portant! Souviens-toi que tu m'as promis de te soigner. Adieu, mon Alfred, aime to, GEORGE. Tags LittĂ©rature SERIESDE Français COLLEGE JULES SOLESSE Mis Ă  jour 2021 AUTEUR TITRE Anonyme Aladin ou la lampe merveilleuse Anonyme La bible Anonyme Fabliaux du moyen Ăąge Anonyme Le roman de renard Anonyme La farce de MaĂźtre Pathelin Anonyme La farce du cuvier Anouilh, Jean Antigone Barjavel, RenĂ© La nuit des temps Bazin, HervĂ© VipĂšre au poing Beaumarchais La liaison entre ces deux gĂ©ants littĂ©raires dura deux ans, et fut l’occasion d’une correspondance aussi fournie que savoureuse. La lettre de George Sand, en apparence innocente, est Ă  relire en ne tenant compte que d’une ligne sur deux. Pour la rĂ©ponse d’Alfred de Musset, elle est Ă  relire en ne prenant que le premier mot de chaque vers. GEORGE SAND Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j’ai bien compris l’autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir ainsi vous dĂ©voiler, sans artifice, mon Ăąme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l’affection la plus profonde, comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure Ă©pouse dont vous puissiez rĂȘver. Puisque votre Ăąme est libre, pensez que l’abandon ou je vis est bien long, bien dur et souvent bien insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourrez bien vite et venez me le faire oublier. À vous je veux me sou- mettre entiĂšrement. Votre poupĂ©e ALFRED DE MUSSET Quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage, Voulez-vous qu’un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d’un cƓur Que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n’ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux.
Paulde Musset l’enregistra sous la mention « Copie de lettres de George Sand Ă  Alfred de Mt (en 1834) aprĂšs le voyage de Venise et la rupture »30. Mais Sand n’adresse pas directement ces pages au poĂšte, elle les lui fait parvenir en diffĂ©rĂ©, peu avant ou peu aprĂšs (la date est discutĂ©e) la rupture dĂ©finitive de mars 1835 31 .
Les crimes de l'amour Précédé d'un avant-propos, suivi des idées sur les romans, de l'auteur des crimes de l'amour à Villeterque, d'une notice bio-bibliographique du marquis de Sade l'homme et ses écrits et du discours prononcé par le marquis de Sade
DĂ©couvrezle poĂšme "A George Sand (V)" Ă©crit par Alfred de MUSSET. Ce poĂšte de France est nĂ© en 1810, mort en 1857. "A George Sand (V)" de de MUSSET est un poĂšme classique faisant partie du recueil PoĂ©sies posthumes. Vous avez besoin de ce poĂšme pour vos cours ou alors pour votre propre plaisir ? Alors dĂ©couvrez-le sur cette page. Le PREMIÈRE SÉRIEParis — 1833 LETTRE N° 1.[1] Madame, je prends la libertĂ© de vous envoyer quelques vers que je viens d’écrire en relisant un chapitre d’Indiana, celui oĂč Noun reçoit Raymond dans la chambre de sa maitresse. Leur peu de valeur m’aurait fait hĂ©siter Ă  les mettre sous vos yeux, s’ils n’étaient pour moi une occasion de vous exprimer le sentiment d’admiration sincĂšre et profonde qui les a inspirĂ©s. AgrĂ©ez, madame, l’assurance de mon respect. Alf. de Musset. COMPLÉMENT DE LA LETTRE N°1 Sand, quand tu l’écrivais, oĂč donc l’avais-tu vue Cette scĂšne terrible oĂč Noun Ă  demi nue Sur le lit d’Indiana s’enivre avec Raymond ? Qui donc te la dictait, cette page brĂ»lante OĂč l’amour cherche en vain d’une main palpitante Le fantĂŽme adorĂ© de son illusion ? En as-tu dans le cƓur la triste expĂ©rience ? Ce qu’éprouve Raymond, te le rappellais-tu ? Et tous ces sentiments d’une vague souffrance, Ces plaisirs sans bonheur, si pleins d’un vide immense, As-tu rĂȘvĂ© cela, George, ou l’as-tu connu ? N’est-ce pas le RĂ©el dans toute sa tristesse Que cette pauvre Noun, les yeux baignĂ©s de pleurs, Versant Ă  son ami le vin de sa maĂźtresse, Croyant que le bonheur c’est une nuit d’ivresse Et que la voluptĂ©, c’est le parfum des fleurs ? Et cet ĂȘtre divin, cette femme angĂ©lique Que dans l’air embaumĂ© Raymond voit voltiger, Cette frĂȘle Indiana dont la forme magique Erre sur les miroirs comme un spectre lĂ©ger, Ô George ! n’est-ce pas la pĂąle fiancĂ©e Dont l’Ange du dĂ©sir est l’immortel amant ? N’est-ce pas l’IdĂ©al, cette amour insensĂ©e Qui sur tous les amours plane Ă©ternellement ? Ah, malheur Ă  celui qui lui livre son Ăąme ! Qui couvre de baisers sur le corps d’une femme Le fantĂŽme d’une autre, et qui, sur la beautĂ©. Veut boire l’idĂ©al dans la rĂ©alitĂ© ! Malheur Ă  l’imprudent qui, lorsque Noun l’embrasse Peut penser autre chose en entrant dans son lit, Sinon que Noun est belle et que le Temps qui passe, A comptĂ© sur ses doigts les heures de la nuit ! Demain viendra le jour, demain, dĂ©sabusĂ©e, Noun, la fidĂšle Noun, par sa douleur brisĂ©e, Rejoindra sous les eaux l’ombre d’OphĂ©lia. Elle abandonnera celui qui la mĂ©prise ; Et le cƓur orgueilleux qui ne l’a pas comprise Aimera l’autre en vain — n’est-ce pas, LĂ©lia ? 24 juin 1833. LETTRE N° 2. VoilĂ , madame, le fragment que vous dĂ©sirez lire et que je suis assez heureux pour avoir retrouvĂ©, en partie dans mes papiers, en partie dans ma mĂ©moire. Soyez assez bonne pour faire en sorte que votre petit caprice de curiositĂ© ne soit partagĂ© par personne.[2] Votre bien dĂ©vouĂ© serviteur, Alfd de Musset. Mardi. LETTRE N° 3. Votre aimable lettre a fait bien plaisir, madame, Ă  une espĂšce d’idiot entortillĂ© dans de la flanelle comme une Ă©pĂ©e de bourgmestre. Il vous remercie bien cordialement de votre souvenir pour une sottise qui n’en valait pas la peine et dont il est bien fĂąchĂ© de vous avoir rendu tĂ©moin[3]. Que vous ayez le plus tĂŽt possible la fantaisie de perdre une soirĂ©e avec lui, c’est ce qu’il vous demande surtout. Votre bien dĂ©vouĂ©, Alfd de Mt. LETTRE N° 4. Je suis obligĂ©, madame, de vous faire le plus triste aveu ; je monte la garde mardi prochain ; tout autre jour de la semaine, ou, ce soir mĂȘme, si vous Ă©tiez libre, je suis tout Ă  vos ordres et reconnaissant des moments que vous voulez bien me sacrifier. Votre maladie n’a rien de plaisant, quoique vous ayez envie d’en rire. Il serait plus facile de vous couper une jambe que de vous guĂ©rir. Malheureusement on n’a pas encore trouvĂ© de cataplasme Ă  poser sur le cƓur. Ne regardez pas trop la lune, je vous en prie, et ne mourez pas avant que nous n’ayons exĂ©cutĂ© ce beau projet de voyage dont nous avons parlĂ©. Voyez quel Ă©goĂŻste je suis ; vous dites que vous avez manquĂ© d’aller dans l’autre monde ; je ne sais vraiment pas trop ce que je fais dans celui-ci. Tout Ă  vous de cƓur. Alfd de Mt. Lundi. LETTRE N° 5. J’ai reçu LĂ©lia. — Je vous en remercie, et bien que j’eusse rĂ©solu de me conserver cette jouissance pour la nuit, il est probable que j’aurai tout lu avant de retourner au corps de garde. Si aprĂšs avoir raisonnablement trempĂ© vos doigts dans l’encre, vous vous couchez prosaĂŻquement, je souhaite que Dieu vous dĂ©livre de votre mal de tĂȘte. — Si vous avez rĂ©ellement l’idĂ©e d’aller vous percher sur les tours de Notre-Dame[4], vous serez la meilleure femme du monde, si vous me permettez d’y aller avec vous. Pourvu que je rentre Ă  mon poste le matin, je puis disposer de ma veillĂ©e patriotique. RĂ©pondez-moi un mot, et croyez Ă  mon amitiĂ© sincĂšre. Alfd de Mt. LETTRE N° 6. Vous ĂȘtes bien bonne et bien aimable de penser Ă  moi ; je m’aperçois que le porteur de votre lettre s’est exaltĂ© sur la route, en sorte que, de peur de mĂ©prise, je prends la prĂ©caution du papier pour vous dire que je suis parfaitement libre, et que je vous remercie de votre aimable invitation. Votre bien dĂ©vouĂ© serr, Alfd de Mt. Sans date. LETTRE N° 7. Éprouver de la joie Ă  la lecture d’une belle chose faite par un autre, est le privilĂšge d’une ancienne amitiĂ©. — Je n’ai pas ces droits auprĂšs de vous, madame, il faut cependant que je vous dise que c’est lĂ  ce qui m’est arrivĂ© en lisant LĂ©lia. — J’étais, dans ma petite cervelle, trĂšs inquiet de savoir ce que c’était. Cela ne pouvait pas ĂȘtre mĂ©diocre, mais enfin ça pouvait ĂȘtre bien des choses avant d’ĂȘtre ce que cela est. Avec votre caractĂšre, vos idĂ©es, votre nature de talent, si vous eussiez Ă©chouĂ© lĂ , je vous aurais regardĂ©e comme valant le quart de ce que vous valez. Vous savez que malgrĂ© tout votre cher mĂ©pris pour vos livres, que vous regardez comme des espĂšces de contre-partie des mĂ©moires de vos boulangers, etc., vous savez, dis-je, que pour moi, un livre, c’est un homme, ou rien. — Je me soucie autant que de la fumĂ©e d’une pipe, de tous les arrangements, combinaisons, drames, qu’à tĂȘte reposĂ©e, et en travaillant pour votre plaisir, vous pourriez imaginer et combiner. — Il y a dans LĂ©lia des vingtaines de pages qui vont droit au cƓur, franchement, vigoureusement, tout aussi belles que celles de RenĂ© et de Lara. Vous voilĂ  George Sand ; autrement vous eussiez Ă©tĂ© madame une telle faisant des livres. VoilĂ  un insolent compliment, je ne saurais en faire d’autres. Le public vous les fera. Quant Ă  la joie que j’ai Ă©prouvĂ©e, en voici la raison. Vous me connaissez assez pour ĂȘtre sĂ»re Ă  prĂ©sent que jamais le mot ridicule de — voulez-vous ? ou ne voulez-vous pas ? — ne sortira de mes lĂšvres avec vous. — Il y a la mer Baltique entre vous et moi sous ce rapport. — Vous ne pouvez donner que l’amour moral — et je ne puis le rendre Ă  personne en admettant que vous ne commenciez pas tout bonnement par m’envoyer paĂźtre, si je m’avisais de vous le demander, mais je puis ĂȘtre, si vous m’en jugez digne, — non pas mĂȘme votre ami, — c’est encore trop moral pour moi — mais une espĂšce de camarade sans consĂ©quence et, sans droits, par consĂ©quent sans jalousie et sans brouilles, capable de fumer votre tabac, de chiffonner vos peignoirs[5] et d’attraper des rhumes de cerveau en philosophant avec vous sous tous les marronniers de l’Europe moderne. Si, Ă  ce titre, quand vous n’avez rien Ă  faire, ou envie de faire une bĂȘtise, comme je suis poli ! vous voulez bien de moi pour une heure ou une soirĂ©e, au lieu d’aller ces jours-lĂ  chez madame une telle, faisant des livres, j’aurai affaire Ă  mon cher monsieur George Sand, qui est dĂ©sormais pour moi un homme de gĂ©nie. Pardonnez-moi de vous le dire en face, je n’ai aucune raison pour mentir. À vous de cƓur. Alfd de Mt. Mercredi. LETTRE N° 8. Mon cher George, vos beaux yeux noirs que j’ai outragĂ©s hier[6] m’ont trottĂ© dans la tĂȘte ce matin. Je vous envoie cette Ă©bauche, toute laide qu’elle est, par curiositĂ© pour voir si vos amis la reconnaĂźtront, et si vous la reconnaĂźtrez vous-mĂȘme. Good night. I am gloomy to day.[7] Alfd de Musset. LETTRE N° 9[8]. Je crois, mon cher George, que tout le monde est fou ce matin ; vous qui vous couchez Ă  quatre heures, vous m’écrivez Ă  huit ; moi, qui me couche Ă  sept, j’étais tout grand Ă©veillĂ© au beau milieu de mon lit, quand votre lettre est venue. Mes gens auront pris votre commissionnaire pour un usurier, car on l’a renvoyĂ© sans rĂ©ponse. Comme j’étais en train de vous lire et d’admirer la sagesse de votre style, arrive un de mes amis toujours Ă  huit heures, lequel ami se lĂšve ordinairement Ă  deux heures de l’aprĂšs-midi. Il Ă©tait cramoisi de fureur contre un article des DĂ©bats oĂč l’on s’efforce, ce matin mĂȘme[9], de me faire un tort commercial de quelques douzaines d’exemplaires. En vertu de quoi j’ai essuyĂ© mon razoir sic dessus. J’irai certainement vous voir Ă  minuit. Si vous Ă©tiez venue hier soir, je voue aurais remerciĂ© sept fois comme ange consolateur et demi, ce qui fait bien proche de Dieu. J’ai pleurĂ© comme un veau pour faire ma digestion, aprĂšs quoi je suis accouchĂ© par le forceps de cinq vers et une sic hĂ©mistiche, et j’ai mangĂ© un fromage Ă  la crĂšme qui Ă©tait tout aigre. Que Dieu vous conserve en joie, vous et votre progĂ©niture, jusqu’à la vingt et uniĂšme gĂ©nĂ©ration. Yours truly Alfd de Mt. LETTRE N° 10. Mon cher George, j’ai quelque chose de bĂȘte et de ridicule Ă  vous dire. Je vous l’écris sottement au lieu de vous l’avoir dit, je ne sais pourquoi, en rentrant de cette promenade. J’en serai dĂ©solĂ©, ce soir. Vous allez me rire au nez, me prendre pour un faiseur de phrases dans tous mes rapports avec vous jusqu’ici. Vous me mettrez Ă  la porte et vous croirez que je mens. Je suis amoureux de vous. Je le suis depuis le premier jour oĂč j’ai Ă©tĂ© chez vous. J’ai cru que je m’en guĂ©rirais tout simplement en vous voyant Ă  titre d’ami. Il y a beaucoup de choses dans votre caractĂšre qui pouvaient m’en guĂ©rir ; j’ai lĂąchĂ© de me le persuader tant que j’ai pu ; mais je paye trop cher les moments que je passe avec vous. J’aime mieux vous le dire et j’ai bien fait, parce que je souffrirai bien moins pour m’en guĂ©rir Ă  prĂ©sent si vous me fermez votre porte. Cette nuit, pendant que[10]
 j’avais rĂ©solu de vous faire dire que j’étais Ă  la campagne, mais je ne veux pas vous faire de mystĂšres ni avoir l’air de me brouiller sans sujet. Maintenant, George, vous allez dire encore un qui va m’ennuyer ! comme vous dites ; si je ne suis pas tout Ă  fait le premier venu pour vous, dites-moi, comme vous me l’auriez dit hier en me parlant d’un autre, ce qu’il faut que je fasse. Mais je vous en prie, si vous voulez me dire que vous doutez de ce que je vous Ă©cris, ne me rĂ©pondez plutĂŽt pas du tout. Je sais comme vous pensez de moi, et je n’espĂšre rien en vous disant cela. Je ne puis qu’y perdre une amie et les seules heures agrĂ©ables que j’ai passĂ©es depuis un mois. Mais je sais que vous ĂȘtes bonne, que vous avez aimĂ©, et je me confie Ă  vous, non pas comme Ă  une maĂźtresse, mais comme Ă  un camarade franc et loyal. George, je suis un fou de me priver du plaisir de vous voir pendant le peu de temps que vous avez encore Ă  passer Ă  Paris, avant votre dĂ©part pour l’Italie oĂč nous aurions passĂ© de si belles nuits, si j’avais de la force. Mais la vĂ©ritĂ© est que je souffre et que la force me manque. Alfd Mt. LETTRE N° 11. S’il y a dans les feuilles que je viens de lire une page oĂč vous ayez pensĂ© Ă  moi, et que je l’aie devinĂ©, je vous remercie, George. [11] Je voudrais que vous me connussiez mieux, que vous voyiez qu’il n’y a dans ma conduite envers vous ni rouerie ni orgueil affectĂ©, et que vous ne me fassiez pas plus grand ni plus petit que je ne suis. Je me suis livrĂ© sans rĂ©flexion au plaisir de vous voir et de vous aimer. — Je vous ai aimĂ©e, non pas chez vous, prĂšs de vous, mais ici, dans cette chambre oĂč me voilĂ  seul Ă  prĂ©sent. C’est lĂ  que je vous ai dit ce que je n’ai jamais dit Ă  personne. — Vous souvenez-vous que vous m’avez dit un jour que quelqu’un vous avait demandĂ© si j’étais Octave ou CƓlio, et que vous aviez rĂ©pondu tous les deux, je croĂźs. — Ma folie a Ă©tĂ© de ne vous en montrer qu’un, George, et quand l’autre a parlĂ©, vous lui avez rĂ©pondu comme Ă [12] À qui la faute ? À moi. Plaignez ma triste nature qui s’est habituĂ©e Ă  vivre dans un cercueil scellĂ©, et haĂŻssez les hommes qui m’y ont forcĂ©. VoilĂ  un mur de prison, disiez-vous hier, tout viendrait s’y briser. Oui George, voilĂ  un mur ; vous n’avez oubliĂ© qu’une chose, c’est qu’il y a derriĂšre un prisonnier. VoilĂ  mon histoire toute entiĂšre, ma vie passĂ©e, ma vie future. Je serai bien avancĂ©, bien heureux, quand j’aurai barbouillĂ© de mauvaises rimes les murs de mon cachot ! VoilĂ  un beau calcul, une belle organisation de rester muet en face de l’ĂȘtre qui peut vous comprendre, et de faire de ses souffrances un trĂ©sor sacrĂ© pour le jeter dans toutes les voieries, dans tous les Ă©gouts, Ă  six francs l’exemplaire ! Pouah ! Plaignez-moi, ne me mĂ©prisez pas. Puisque je n’ai pu parler devant vous, je mourrai muet. Si mon nom est Ă©crit dans un coin de votre cƓur, quelque faible, quelque dĂ©colorĂ©e qu’en soit l’empreinte, ne l’effacez pas. Je puis embrasser une fille galeuse et ivre morte, mais je ne puis embrasser ma mĂšre. Aimez ceux qui savent aimer, je ne sais que souffrir. Il y a des jours oĂč je me tuerais mais je pleure ou j’éclate de rire, non pas aujourd’hui, par exemple. Adieu, George, je vous aime comme un enfant. ↑ La 1re lettre de George Sand Ă  Alfred de Musset est datĂ©e de Venise. Aucune de celles qu’elle a pu lui Ă©crire prĂ©cĂ©demment ne m’a Ă©tĂ© remise. Aucune n’avait Ă©tĂ© copiĂ©e, ni mĂȘme vue par M. Aucante. George Sand tenait surtout Ă  se justifier d’avoir Ă©tĂ© la maitresse de Pagello, alors qu’elle aurait encore Ă©tĂ© celle de Musset. C’est pourquoi elle a dĂ» regarder comme Ă©tant sans intĂ©rĂȘt les rĂ©ponses qu’elle a pu faire Ă  ce dernier dans les dĂ©buts de leur liaison. ↑ C’était un fragment inĂ©dit de Rolla. ↑ Il avait eu des crampes d’estomac jusqu’à s’évanouir. ↑ C’était pour voir un feu d’artifice, probablement celui de la fĂȘte du roi, oĂč elle a Ă©tĂ© en effet sans lui. ↑ Il s’était habillĂ© en pierrot et avait mystifiĂ© une personne qui n’était pas, comme on l’a racontĂ© et imprimĂ©, Mr de la Rochefoucauld. ↑ Il avait fait la charge de plusieurs personnes, la sienne, celle de G. S., celle de Buloz, etc. Il dessinait remarquablement. ↑ Bonsoir, je sais triste aujourd’hui. ↑ L’en-tĂȘte de cette lettre est ornĂ© d’un dessin Ă  la plume reprĂ©sentant une dame vue de dos et tenant par la main deux enfants qui portent des joujoux. ↑ N° du 28 juillet 1833. ↑ Ces deux derniers mots biffes Ă  la plume par G. Sand, et la ligne suivante coupĂ©e aux ciseaux. ↑ Coupure aux ciseaux, faite par A. de M. ↑ Partie du verso enlevĂ©e par la coupure. Alf. de M. semble avoir voulu couper tout ce qui contenait des noms propres. SpĂ©cialisted’Alfred de Musset, Lettre Ă  George Sand de juillet 1833, Correspondance d’Alfred de Musset (1827-1839), Ă©d. Roger Pierrot, Marie Cordroc’h et LoĂŻc Chotard, PUF, 1985, p. 69 ; ouvrage dĂ©sormais dĂ©signĂ© par l’abrĂ©via-tion Corr. 2. « La Nuit de dĂ©cembre », PoĂ©sies complĂštes, Ă©d. Frank Lestringant, Le Livre de Poche, 2006, p. 419. Toutes les rĂ©fĂ©rences Ă 
RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats Tout commence par une trahison amoureuse. Octave, trompĂ© par sa maĂźtresse, se jette Ă  cƓur perdu dans les bras de la dĂ©bauche. Mais quand survient un nouvel amour, la passion prend le goĂ»t amer de la jalousie pour Octave, marquĂ© au fer rouge de la dĂ©sillusion, aimer, c’est souffrir, et surtout faire souffrir
 Autel de douleur dressĂ© par Musset Ă  George Sand au lendemain de leur rupture, la Confession 1836 dĂ©passe pourtant le seul cadre de l’expĂ©rience personnelle. Cherchant Ă  toucher du doigt ses blessures et Ă  trouver dans la fiction une vĂ©ritĂ© consolatrice, Musset, enfant du siĂšcle, chante la dĂ©sespĂ©rance de toute une gĂ©nĂ©ration en proie au mal de vivre. Lire plusexpand_more Titre La Confession d'un enfant du siĂšcle EAN 9782081520707 Éditeur Flammarion Date de parution 19/08/2020 Format PDF Poids du fichier Inconnue Protection Adobe DRM L'ebook La Confession d'un enfant du siĂšcle est au format PDF protĂ©gĂ© par Adobe DRM highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur My Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook nĂ©cessitera un logiciel propriĂ©taire pour une lecture sur liseuse. De plus, la liseuse ne permet pas d'adapter la taille de la police d'Ă©criture sur ce format. Je crĂ©e ma liste d’envies Vous devez ĂȘtre connectĂ©e pour pouvoir crĂ©er et sauvegarder votre liste d’envies cancel DĂ©jĂ  cliente ?Se connecter Pas encore inscrite ?Mon compte Un compte vous permettra en un clin d’oeil de commander sur notre boutique consulter et suivre vos commandes gĂ©rer vos informations personnelles accĂ©der Ă  tous les e-books que vous avez achetĂ©s avoir des suggestions de lectures personnalisĂ©es Livre non trouvĂ© Oups ! Ce livre n'est malheureusement pas disponible... Il est possible qu’il ne soit pas disponible Ă  la vente dans votre pays, mais exclusivement rĂ©servĂ© Ă  la vente depuis un compte domiciliĂ© en France. L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! check_circle Chaque mois, bĂ©nĂ©ficiez d’un crĂ©dit valable sur tout le catalogue check_circle Offre sans engagement, rĂ©siliez Ă  tout moment ! L’abonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketL’abonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt j’en profite !
Jevous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. Alfred de Musset Cette insigne faveur que votre cƓur rĂ©clame Nuit Ă  ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme. George Sand
TĂ©moignage cocasse et coquin de sa brĂšve aventure amoureuse avec l'Ă©crivain entre 1833 et Sand est le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, plus tard baronne Dudevant, Ă©crivain français nĂ©e Ă  Paris le 1er juillet 1804 et morte Ă  Nohant le 8 juin Aurore Lucile Dupin, Ă©crivain romantique, naquit Ă  Paris en 1804. Si vous ne reconnaissez pas son nom, c'est parce qu'elle n'Ă©tait connue que sous le pseudonyme de George Sand. Elle Ă©tait la fille de Maurice Dupin et de Sophie Victoire Delaborde, la petite-fille de Charles Louis Dupin de 1831, George commença sa carriĂšre en travaillant pour le Figaro. Avec son amour, Jules Sandeau, elle rĂ©digea, sous le pseudonyme J. Sand, de nombreux articles. Ce n'est que plus tard qu'elle adopta, pour les textes qu'elle rĂ©digeait seule, le nom de George sans s » Sand. Elle commença Ă  parler d'elle-mĂȘme sous la forme masculine; elle se plut Ă  porter des vĂȘtements d'hommes, Ă  fumer des cigares et Ă  avoir de nombreux amants; elle essaya Ă©galement d'entrer dans les endroits rĂ©servĂ©s aux hommes, comme les bibliothĂšques restreintes, les musĂ©es et la fosse du théùtre, ce qu'elle parvint Ă  faire en s'habillant comme un homme. Beaucoup supposaient que George essayait de devenir un homme; en fait, elle se battait contre le stĂ©rĂ©otype des femmes, afin qu'elles aient les mĂȘme libertĂ©s que les Sand n'Ă©tait pas le premier Ă©crivain fĂ©minin; elle Ă©tait cependant souvent considĂ©rĂ©e comme le premier auteur fĂ©minin professionnel de fiction. En utilisant un pseudonyme masculin, elle souhaitait se faire l'Ă©gale des hommes. Elle voulait ĂȘtre jugĂ©e non pas en tant que femme, mais sur la base de ses Sand a Ă©tĂ© lue par les hommes et les femmes. Dans ses Ă©crits, elle dĂ©crivait les femmes comme des individus Ă  part entiĂšre, rendait ses lectrices plus confiantes en elles-mĂȘmes, et elle devint l'idole de toutes les un an aprĂšs avoir commencĂ© Ă  travailler Ă  son nouvel emploi, elle publia son premier livre Rose et Blanche, en collaboration avec Jules Sandeau. Par la suite, elle travailla beaucoup Ă  la crĂ©ation d'un second livre, Indiana, lequel, cette fois Ă©tait son oeuvre personnelle. Six mois plus tard, elle rĂ©vĂ©la un brouillon de son roman suivant, Valentine. MĂȘme si ses deux premiers romans furent des succĂšs, seul son troisiĂšme roman, LĂ©lia, lui apporta la gloire. Peu aprĂšs sa publication, George Sand entra dans le cercle des grands auteurs français, et fit dĂšs lors partie des Ă©crivains les mieux eut de nombreux rapports ouverts avec les hommes cĂ©lĂšbres qu'elle connaissait Ă  Paris, dont Jules Sandeau, Alfred de Musset et FrĂ©dĂ©ric Jules Sandeau, sa liaison suivante fut avec Alfred de Musset, un jeune auteur. Mais juste une annĂ©e plus tard, Musset tombe malade et George s'Ă©prend du docteur Pierto Pagello, qui le 1834, George revient Ă  Paris avec Pagello, oĂč elle se rĂ©concilie avec Musset. Mais ils ont continuĂ© Ă  avoir de nombreuses disputes qui conduisirent Ă  des sĂ©parations rĂ©pĂ©tĂ©es; ils dĂ©cidĂšrent finalement de terminer leur eut d'autres rapports aprĂšs Musset, mais aucun plus intĂ©ressant que FrĂ©dĂ©ric Chopin. Ils se sont rencontrĂ©s en 1836. Ils avaient un rapport compliquĂ©. Ils devinrent amis, puis amants pour se comporter finalement comme mĂšre et fils. On dit que son rapport avec Chopin est un des plus fascinants et improbable dans l'histoire puisqu'ils avaient deux personnalitĂ©s totalement 09-07-2007Cet enregistrement est mis Ă  disposition sous un contrat Art enregistrement est mis Ă  disposition sous un contrat Creative Commons.
Publicationde la correspondance entre George Sand et Alfred de Musset, de 1833 à 1835, témoignant de leur liaison amoureuse. La plupart des lettres sont échangées durant le séjour de G. Sand à Venise entre mars et août 1834 alors qu'elle a rompu avec Musset. Cette correspondance est principalement occupée de discours sur l'amour.
Table des matiĂšres I VOYAGE EN ITALIE II À VENISE III RETOUR D'ITALIE IV VOYAGE DE MUSSET À BADE V À PARIS VI DEUX LIVRES INDEX BIBLIOGRAPHIQUE - NOTES ET DOCUMENTS INÉDITS - La VĂ©ritable histoire de Elle et Lui» , rĂ©cemment publiĂ©e par M. le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul Âč a rouvert de la façon la plus curieuse, entre Alfred de Musset et George Sand, un dĂ©bat qui ne sera pas dĂ©cidĂ©ment clos, ni l'Ă©quitable jugement prononcĂ©, avant la mise au plein jour des lettres Ă©changĂ©es par ces amants illustres. La rĂ©putation du cĂ©lĂšbre chercheur n'est plus Ă  faire et nous nous garderons de dire le bien que nous en pensons. Nous ne voulons Ă  notre tour que joindre au dossier commun quelques piĂšces authentiques. La vĂ©ritable histoire» de cette liaison, apparemment, ce n'est pas Elle et Lui, ce n'est pas davantage Lui et Elle; - et nous ne disons rien de Lui , qui fut l'eouvre d'une personne Ă©trangĂšre au dĂ©bat et l'exercice de rancunes particuliĂšres—on ne saurait prĂ©parer avec trop de soin le difficile triomphe de la vĂ©ritĂ©. Mais, d'abord, adressons l'hommage de notre plus respectueuse gratitude Ă  madame Lardin de Musset, la sƓur du poĂšte elle a mis Ă  notre disposition tous les documents qu'elle possĂšde. Il nous faut remercier aussi M. Alexandre Tattet, qui nous a communiquĂ© les lettres adressĂ©es Ă  son frĂšre. * * * Alfred de Musset et George Sand se virent, pour la premiĂšre fois, au mois d'avril ou de mai 1833. Ecrivant l'un et l'autre Ă  la Revue des Deux Mondes , ils avaient naturellement l'occasion de se rencontrer; des amis communs, Sainte-Beuve surtout, firent le reste. Relations de courtoisie littĂ©raire, d'abord Alfred de Musset envoyait des vers Ă  George Sand, AprĂšs la lecture d'Indiana, datĂ©s du 24 juin 1833 ÂČ puis, des fragments de son poĂšme Rolla, qu'il Ă©crivait en ce moment. Peu Ă  peu, leur intimitĂ© devient plus grande, et George Sand adresse Ă  Musset un exemplaire de Lelia portant ces dĂ©dicaces —Tome I— À monsieur mon gamin d'Alfred, GEORGE.» —Tome II— À monsieur le vicomte Alfred de Musset, hommage respectueux de son dĂ©vouĂ© serviteur, GEORGE SAND.» Dans une piĂšce de vers demeurĂ©e inĂ©dite, Alfred dĂ©crit familiĂšrement les soirĂ©es intimes de son amie George est dans sa chambrette Entre deux pots de fleurs, Fumant sa cigarette, Les yeux baignĂ©s de pleurs. Buloz, assis par terre, Lui fait de doux serments; Solange, par derriĂšre, Gribouille ses romans. PlantĂ© comme une borne, Boucoiran Âł tout crottĂ© Contemple d'une Ɠil morne Musset tout dĂ©braillĂ©. Dans le plus grand silence Paul, se versant du thĂ©, Ecoute l'Ă©loquence De Menard tout crottĂ©. Planche, saoul de la veille, Est assis dans un coin Et se cure l'oreille Avec le plus grand soin... DĂ©braillĂ© ou non, Musset dessine sur un album la charge des habituĂ©s de la maison et prend la libertĂ© d'outrager les beaux yeux noirs» en de nombreux croquis Je vous envoie cette Ă©bauche pour voir si vos amis la reconnaĂźtront et si vous la reconnaĂźtrez vous-mĂȘme...» À la fin du mois d'aoĂ»t, ils sont amants ⁎ Leur vie, durant cette pĂ©riode, est semblable Ă  celle des peuples heureux et n'a pas d'histoire. Il suffit, Ă  la rigueur, de lire ce qui est publiĂ© de la correspondance de George Sand et de Sainte-Beuve dans le tome 1er des Portraits contemporains , Ă©dition de 1888, et ce que Paul de Musset raconte dans la Biographie de son frĂšre on devine le reste. On nous permettra de ne pas les suivre avant leur voyage en Italie. I VOYAGE EN ITALIE Le 12 dĂ©cembre 1833, dans la soirĂ©e, Paul de Musset conduisit les deux voyageurs jusqu'Ă  la malle-poste. Ils s'arrĂȘtĂšrent Ă  Lyon,—oĂč ils rencontrĂšrent Stendhal,—à Avignon, Marseille ⁔ Genes, et le 28 ils se trouvaient Ă  Florence. De cette ville, les dates prĂ©cises nous sont fournies par le passeport d'Alfred de Musset Firenze, 28 Dic. 1833. Visto alla Legazione d'Austria per Venezia. Firenze, 28 Dic. 1833. Visto, buono per Bologna et Venezia. —G. MOLINARI. Visto, buono per Bologna.—DELLACÀ, 29 Dicembre 1833. Bologna, 29 Dic. 1833. Per la continuazione del suo viaggio, via di Ferrara. Francolino, 30 Dic. 1833. Visto sortire. Rovigo, 30 Dic. 1833. Buono per Padova. Vu au Consulat de France Ă  Venise. Bon pour sĂ©jour. Venise, le 19 janvier 1834.—Le consul de France SILVESTRE DE SACY. Les divers incidents du voyage, qui du reste n'ont rien de particulier, sont racontĂ©s par George Sand dans son Histoire de ma Vie et par Paul de Musset dans la Biographie de son frĂšre. À GĂȘnes, George Sand avait senti les premiĂšres atteintes des fiĂšvres du pays; son Ă©tat ne fit que s'aggraver dans la suite du voyage, elle arriva malade Lavie amoureuse de George Sand sera dĂ©cousue et libre. Elle est mariĂ©e Ă  Casimir Dudevant mais son mariage tourne trĂšs vite court. Le 17 juin 1833, elle rencontre Alfred de Musset qui deviendra son amant. Lorsqu'elle est malade George Sand Ă©tait le pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin, Ă©crivain français nĂ©e Ă  Paris le 1er juillet 1804 et morte Ă  Nohant le 8 juin 1876. Elle s'adonnait Ă  tous les genres littĂ©raires depuis les romans et les nouvelles jusqu'aux critiques et aux textes politiques, en passant par les piĂšces de théùtre. ParallĂšlement Ă  ça, George Sand se passionnait pour la peinture et s'impliquait beaucoup dans la vie politique, notamment lors du gouvernement provisoire de 1848. On a longtemps attribuĂ© Ă  George Sand la lettre qui suit, destinĂ©e Ă  Alfred de Musset autre grand Ă©crivain français. Cependant, il s'est rapidement avĂ©rĂ© qu'il s'agissait d'un canular qui remonte au dernier quart du XIXesiĂšcle Source Les Amis de George Sand. Cela dit, les textes en eux-mĂȘmes n'en restent pas moins de qualitĂ© et mĂ©ritent tout de mĂȘme le coup d'oeil. De Sand Ă  Musset Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir ainsi vous dĂ©voiler, sans artifice, mon Ăąme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l'affection la plus profonde, comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure Ă©pouse dont vous puissiez rĂȘver. Puisque votre> Ăąme est libre, pensez que l'abandon ou je vis est bien long, bien dur et souvent bien> insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourrez bien vite et venez me le faire oublier. À vous je veux me sou- mettre entiĂšrement. Votre poupĂ©e Vous l'aurez compris, l'astuce consiste Ă  lire une ligne sur deux. Notez l'Ă©lĂ©gance manifeste du texte lorsqu'on le lit normalement un canular, oui, mais un canular de qualitĂ© ! De Musset Ă  Sand Quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage, Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d'un coeur Que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. Cette fois encore, texte trĂšs joli en lui-mĂȘme. Pour dĂ©couvrir le message cachĂ©, il faut cette fois lire le premier mot seulement de chaque ligne. Ce procĂ©dĂ© rĂ©pond au nom d'acrostiche. Les vraies lettres Il semblerait que la correspondance entre George Sand et Alfred Musset ait rĂ©ellement comportĂ© des messages cachĂ©s ! Certes moins spectaculaires, ils n'en valent pas moins le dĂ©tour. Voici donc deux de leurs acrostiches. De Musset Ă  Sand Quand je jure Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage Voulez-vous qu'inconscient je change de langage Vous avez su captiver les sentiments d'un coeur Que pour adorer forma le CrĂ©ateur. Je vous aime et ma plume en dĂ©lire. Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin, de mes lignes, lisez les premiers mots Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. De Sand Ă  Musset Cette indigne faveur que votre esprit rĂ©clame Nuit Ă  mes sentiments et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme > ConsidĂ©ronsle contexte biographique et littĂ©raire. Alfred de Musset (1810-1857) est un auteur prolixe qui s'est illustrĂ© dans diffĂ©rents genres littĂ©raires : poĂ©sie, théùtre, autobiographie. Il se fait connaĂźtre trĂšs jeune et frĂ©quente les milieux romantiques. Il rencontre George Sand en 1833 et part avec elle en Italie.

Chere élÚve de 4Ú, voici la vidéo de lecture de la lettre de George Sand à Alfred de Musset. Regarde-la puis remplis le formulaire en cliquant sur ce lien. [youtube] Navigation des articles

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