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A tĂ©lĂ©charger ici >>> Rencontre RĂ©gionale CMDF Dourdan- 10 Mars 2018 Comment faire peuple dans une sociĂ©tĂ© dâindividus ? Intervention de Marie-AgnĂšs Fontanier et Jean-Christophe Houot Introduction Nous avons choisi ce thĂšme car notre sociĂ©tĂ© nous interroge. Comment faire peuple dans notre sociĂ©tĂ© dâindividus. Sommes-nous dans une sociĂ©tĂ© soi-disant Ă©mancipĂ©e encore faut-il dĂ©finir le contenu de cette Ă©mancipation jouissance, puissance, intĂ©rĂȘts ? Ou bien sommes-nous dans une sociĂ©tĂ© dĂ©sespĂ©rĂ©ment fragmentĂ©e, impossible Ă rĂ©concilier au point de vouloir faire marche arriĂšre⊠et retrouver nos vieux principes de la famille et de la patrie⊠? Comment faire peuple dans une sociĂ©tĂ© dâindividus ? Pas facile comme question⊠Mais en tant que chrĂ©tiens, il est difficile de fuir la question surtout quand la sociĂ©tĂ© parle de peuple⊠Ăvidemment, nous prendrons le mot peuple » au sens noble et courant du terme. Quand on dit peuple », il sâagit dâun ensemble dâindividus⊠un ensemble constituant une unitĂ© fondamentale capable de dĂ©passer les intĂ©rĂȘts particuliers. Lâhomme est-il capable de faire peuple ? Lui qui est un homme de raison ? Entendons-nous bien, sa raison peut ĂȘtre de lâordre du calcul, des connaissances, du savoir, de la connaissance des causes produisant tels effets. Mais sa raison peut ĂȘtre aussi de lâordre du raisonnable, de la liberté⊠Une vie peut ĂȘtre raisonnable quand elle est sensĂ©e, quand elle a un but, une raison dâagir ainsi et pas autrement. Pour rĂ©sumer lâhomme a une raison qui procure du savoir quâil a appris ou calculĂ© selon ses neurones. Et il a une raison qui lui procure un sens et quâil a lui-mĂȘme choisi, dĂ©cidĂ© selon sa propre volontĂ©. Exemple, le nuclĂ©aire⊠tout ce qui est bien calculĂ© ou su nâest pas forcĂ©ment bon Ă faire. Sans entrer dans le dĂ©bat⊠nous connaissons tous la formule pour faire du nuclĂ©aire ne me la demandez pas!, mais malgrĂ© cette connaissance, est-il bon pour lâhomme dâavoir des armes nuclĂ©aires ? Sujet Ă dĂ©battre et impossible Ă dĂ©cider par un calcul⊠Par consĂ©quent, toutes les vĂ©ritĂ©s ne sont pas forcĂ©ment bonnes Ă dire ou Ă faire. La vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre blessante⊠Et rĂ©ciproquement, tout ce qui serait bon Ă faire nâest pas forcĂ©ment rĂ©alisable⊠DâoĂč la problĂ©matique comment concilier le juste et lâefficace ? Tout ce qui est juste nâest pas forcĂ©ment efficace. Tout ce qui est efficace nâest pas forcĂ©ment juste. Question sans rĂ©ponse préétablie, mais toujours Ă Ă©tablir, Ă Ă©laborer⊠ensemble⊠Et cela est dâautant plus difficile que nous sommes confrontĂ©s en permanence Ă diffĂ©rents types de violences qui nous empĂȘchent de vivre ensemble bien. Ces violences peuvent sâexprimer par des dĂ©cisions arbitraires, sans Ă©coute de lâautre, croyant avoir la vĂ©ritĂ©. On fait de notre propre vĂ©ritĂ© la vĂ©ritĂ© de tous. On impose sa vĂ©ritĂ©. Les violences peuvent ĂȘtre aussi trĂšs rationnelles, trĂšs calculĂ©es. Par le calcul on croit possĂ©der lâirrĂ©futabilité⊠au risque dâoublier ce qui fait lâhumanitĂ© de lâhomme. Or, comme on lâa vu, la libertĂ© ne se calcule pas. Lâhistoire dâun homme ne se rĂ©sume pas Ă sa biologie, Ă sa logique de vie. Lâhomme est aussi une biographie, un rĂ©cit de vie, faisant de cette suite dâĂ©vĂ©nements vĂ©cus une vie sensĂ©e. Ainsi, prenant conscience de ces violences, nous saisissons que lâhomme est un ĂȘtre de raison, mais quâil nâen est que capable⊠! Son humanitĂ© reste Ă faire ! En tant que chrĂ©tien, quelle sera notre maniĂšre dâĂȘtre en sociĂ©tĂ© pour aider Ă faire peuple, faire humanitĂ© les uns avec les autres ? Plan Nous avons choisi dâaborder quatre tensions que nous pouvons vivre lĂ oĂč nous vivons et au sein desquelles nous sommes envoyĂ©s pour faire peuple. Il sâagit de 1 le droit à » versus le bien commun » ; 2 les rĂ©seaux sociaux » versus lâĂ©mancipation de lâindividu » ; 3 Comment voulez-vous gouverner un pays oĂč il existe plus de 300 sortes de fromages ? », 4 Les pĂ©riphĂ©ries » versus les centres de dĂ©cisions ». Ă travers ces 4 axes de rĂ©flexion, ces 4 tensions quâon vous propose et quâon espĂšre crĂ©atrices, on vous invite Ă rĂ©flĂ©chir ensemble Ă la question comment faire concrĂštement » du commun et oĂč personne ne serait en option⊠? 1er Axe le droit à » versus le bien commun » Il est vrai que le progrĂšs politique, câest le respect de la libertĂ©. Mais la rĂ©gression politique, câest lâabsence de rĂ©flexion sur le contenu de cette libertĂ©. Est-ce que la libertĂ© est tout est permis », câest ma cause Ă moi dâabord et le reste je mâen moque » ? La difficulté⊠Jâai le droit »⊠cette phrase peut ĂȘtre dangereuse quand elle rĂ©cuse la lĂ©gitimitĂ© du bien commun et place lâintĂ©rĂȘt particulier au-dessus de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Sans noircir la situation, lâindividualisme de nos sociĂ©tĂ©s a créé une confrontation entre les droits de » qui sont des libertĂ©s fondamentales, et les droits à ». Les premiers sont inaliĂ©nables et doivent ĂȘtre garantis par lâĂtat. Les seconds sont des projets sociaux Ă rĂ©aliser, des buts concrets dans la vie. Le problĂšme surgit quand la sociĂ©tĂ© multiplie ses revendications. Il ne sâagit pas dâĂȘtre contre lâĂ©mancipation de lâindividu. Mais pour vivre ensemble, il est essentiel dâaccepter une limite Ă ses droits. Il serait dommage de transformer les droits à » en des biens de consommation sâinsĂ©rant sur le marchĂ©, selon la loi du marchĂ©, la loi du plus offrant, la loi du plaisir, de lâagrĂ©able, toujours trĂšs bien calculĂ©e⊠au bĂ©nĂ©fice de certains et au dĂ©triment dâautres⊠Les droits de lâhomme⊠quâest-ce que câest ? Câest dĂ©clarer que les individus naissent libres et Ă©gaux en droit⊠en droit » seulement⊠Or, de fait », les hommes naissent inĂ©gaux et dĂ©pendants contrairement Ă ce quâĂ©nonce la dĂ©claration. Autrement dit, les droits de lâhomme fournissent une inspiration, mais elle est totalement insuffisante par elle-mĂȘme. Il faut la complĂ©ter par le rĂ©alisme politique, câest-Ă -dire la connaissance approfondie du terrain sur lequel on se mouille. Câest pourquoi, vient ensuite avec la rĂ©volution industrielle et lâĂ©mergence du mouvement ouvrier, la revendication des droits sociaux » comme le droit au » travail, le droit Ă lâĂ©ducation et bien dâautres qui seront au centre de la scĂšne politique et syndicale des annĂ©es 1880 aux annĂ©es 70. Le but est bien de complĂ©ter les droits de » lâhomme. Ces droits sociaux, ces droits à » ont pour but dâaller vers lâĂ©galitĂ© rĂ©elle, et non formelle, des conditions de vie santĂ©, travail, Ă©ducation. Peut-on rester zen quand la rĂ©paration de la chasse dâeau se fait attendre 9 mois chez une dame de 81 ans, handicapĂ©e et soulevant difficilement ses seaux dâeau ? Peut-on rester zen quand des enfants Roms ne peuvent ĂȘtre scolarisĂ©s alors que lâinstruction est obligatoire pour les enfants de 6 Ă 16 ans ? Peut-on rester zen quand des gens renoncent aux soins parce quâils ne trouvent pas de mĂ©decin acceptant la CMU ? Il ne sâagit plus de se limiter Ă lâĂ©galitĂ© juridique. Nous sommes tous Ă©gaux juridiquement. Aujourdâhui, il sâagit de se battre contre les inĂ©galitĂ©s sociales et Ă©conomiques rĂ©elles ». Mais aujourdâhui, nous sommes arrivĂ©s Ă une troisiĂšme Ă©tape de la dĂ©finition de ces droits. Ces droits deviennent des droits personnels, des droits individuels. Ex le droit Ă lâenfant⊠Le droit Ă une santĂ© de luxe⊠Le droit Ă la meilleure Ă©ducation pour mes enfants, le droit Ă grandir avec ceux qui lui ressemblent pour lui garantir une plus grande autonomie Ă venir quitte Ă Ă©carter du systĂšme dâautres enfants diffĂ©rents⊠Autre exemple, le communautarisme⊠le droit Ă fixer ses propres lois, contraires Ă la dĂ©claration des droits de lâhomme, sous prĂ©texte du droit Ă la diffĂ©rence⊠Ce droit Ă la diffĂ©rence peut nous conduire Ă une diffĂ©rence de droits⊠Par consĂ©quent, les droits à » peuvent sâopposer les uns aux autres et crĂ©er de la violence entre groupes sociaux⊠Et chacun croit de plus en plus avoir le droit Ă tout, tout de suite. Que faire ? Comment alors trouver des crans dâarrĂȘt Ă la dĂ©composition du tissu social ? Comment freiner cette atomisation et favoriser lâavancĂ©e ensemble, favoriser lâĂ©laboration du collectif⊠et cela tout en favorisant lâĂ©mancipation de chacun⊠? Est-ce que ces accomplissements personnels ne sâĂ©loignent pas des projets collectifs, dâun avenir pensĂ© ensemble, qui intĂ©grerait tout le monde, essayant de concilier le juste et lâefficace ? Comment faire pour que la protection de plus en plus mĂ©ticuleuse des droits individuels ne se fasse pas au dĂ©triment du bien commun ? Ăcoute de la Parole Luc 15, 15-16 le fils alla se mettre au service dâun des citoyens de ce pays qui lâenvoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait » Un homme avait deux fils. Lâun dâeux veut prendre sa part. Le pĂšre lui donne les moyens » de vivre. Puis il part. Or, lui qui voulait vivre sa vraie autonomie, sa vraie libertĂ©, sâest retrouvĂ© Ă vivre au niveau des cochons⊠Il a mĂȘme voulu manger ce quâils mangeaient⊠des gousses⊠Dans la version grecque keration, des petites cornes. La corne dans la bible, câest la puissance. Il a voulu manger des petites puissances, celles qui nous font croire quâon est tout puissant, quâon est le meilleur, quâon nâa besoin de personne. Alors on va fouiner comme des cochons, on va tout faire pour en trouver, tout faire pour se nourrir de ces gousses de puissance, quitte Ă se rouler dans la boue, quitte Ă se dĂ©visager et dĂ©visager notre humanité⊠Et le fils aĂźné⊠Il ne sait rien de la grĂące dâĂȘtre au bercail, de la libertĂ© rĂ©elle qui est la sienne en tant que fils le pĂšre lui dit tout ce qui est Ă moi est Ă toi ». Mais il est aveugle devant les possibles qui lui sont dĂ©jĂ offerts⊠il est aveugle devant cette vie qui lui est offerte gratuitement. Le fils aĂźnĂ© ne veut pas recevoir cette vie. Il veut la mĂ©riter, la gagner, la possĂ©der, se lâaccaparer. Il est accaparĂ© par sa volontĂ© dâaccaparer⊠il est comme un animal de ferme, comme un animal en ferme, enfermĂ©. Finalement comme son frĂšre, non Ă lâĂ©tat de citoyen, mais comme un cochon⊠Dâailleurs, je dis son frĂšre », alors quâil nâa mĂȘme pas reconnu son frĂšre⊠commun ». Il dit Ă son pĂšre ton fils que voilà » Luc 15,30 ⊠ton fils⊠» et non mon frĂšre⊠». Il nâa pas Ă©tĂ© lui-mĂȘme frĂšre⊠il nâa pas Ă©tĂ© au plus profond de lui-mĂȘme. JĂ©sus aussi disait Ă©loigne de moi cette coupe » ⊠qui Ă©tait pourtant pour la multitude » ⊠Partager la coupe, partager nos droits, nos possibles sera toujours une exigence⊠Questions pour approfondir Comment considĂ©rons-nous nos droits ? Puissance ou possibilitĂ© ? Quelles sont les exigences du cĂŽtĂ© du droit qui apparaissent aujourdâhui dans notre sociĂ©tĂ© pour viser le bien commun ? Est-ce quâelles gĂ©nĂšrent de lâĂ©puisement ou de lâĂ©nergie ? Du dĂ©sengagement ou de la foi en la vie ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrĂ©tien », p. 114 Comme les invitĂ©s au festin de la parabole Luc 14,15-24 nous sommes conviĂ©s Ă participer Ă quelque chose de plus grand que nous â et ce quelque chose » qui est en cours, attend notre implication gĂ©nĂ©reuse pour grandir et se ramifier encore. 2e Axe les rĂ©seaux sociaux » versus lâĂ©mancipation de lâindividu » Aujourdâhui, on peut sâinterroger sur lâutilisation des nouvelles technologies et lâĂ©mancipation des individus, lâĂ©mancipation de leur humanitĂ©, de leur connaissance, de leur libertĂ© quâelles sont censĂ©es amĂ©liorer⊠La situation Il ne sâagit pas de sâopposer Ă ces nouvelles technologies. Internet, rĂ©seaux sociaux, intelligence artificielle⊠personne ne peut y Ă©chapper ! Ce serait un dĂ©ni de la rĂ©alitĂ©. De plus, heureusement quâelles sont lĂ ! Exemples En transmettant rapidement les informations, elles nous aident Ă lutter contre certaines maladies. Elles nous aident Ă dĂ©noncer rapidement et efficacement les violations des droits de lâhomme Amnesty ou dâautres peuvent se mobiliser en faveur dâun homme menacĂ© ou dâune cause. Lâaffaire Weinstein et les rĂ©seaux sociaux ont libĂ©rĂ© la parole des femmes sur le harcĂšlement. Ils ont contribuĂ© Ă favoriser le droit des femmes Ă ĂȘtre respectĂ©es, Ă ĂȘtre protĂ©gĂ©es contre les prĂ©dateurs. Ces nouvelles technologies nous aident Ă organiser une mobilisation pour renverser une dictature elles ont bien servi lors des rĂ©volutions arabes. Et Ă©videmment, au quotidien, elles nous aident Ă garder le contact avec des personnes Ă©loignĂ©es⊠A lâinverse, nous pouvons questionner lâusage de ces nouvelles technologies si efficaces ». Favorisent-elles lâĂ©mancipation de lâindividu quand on apprend que les analyses marketing nous poussent Ă ne frĂ©quenter que ceux qui nous ressemblent, que ceux que lâon a envie de rencontrer, ceux qui pensent et vivent comme nous⊠Est-ce que Internet nâest pas en train dâassocier lâuniversalitĂ© des liens avec lâindĂ©pendance complĂšte des acteurs ? Est-ce compatible ? Ces nouvelles technologies favorisent-elles lâĂ©mancipation de lâindividu quand elles nous poussent Ă consommer, quand elles crĂ©ent en nous de la dĂ©pendance et non de lâautonomie ? Lorsque des grandes firmes contrĂŽlent ces nouvelles technologies et ont le monopole » du marchĂ©, sont-elles encore respectueuses dâune politique de libre !!! » Ă©change ? Lorsque ces grandes firmes nous mettent au cĆur de la sociĂ©tĂ© par leurs rĂ©seaux sociaux, ne sommes-nous pas devenus les play-mobiles, les jouets de leur jeu, autrement dit⊠hors-jeu de la sociĂ©tĂ© ? De plus, ces nouvelles technologies ne respectent pas lâenvironnement. Leur fabrication nĂ©cessite une consommation exponentielle de mĂ©taux prĂ©cieux au prix de la vie dâenfants ou dâadultes exposĂ©s Ă des substances nocives⊠Dâailleurs, 95 % des territoires oĂč se logent ces matĂ©riaux prĂ©cieux sont maintenant dĂ©tenus par la Chine qui nâa pas la mĂȘme notion que nous des droits de lâhomme⊠Si ces nouvelles technologies nous permettent de communiquer avec ceux qui sont loin, respectent-elles pour autant Ă la fois les populations lointaines, et les impĂ©ratifs Ă©cologiques ? Nous pouvons aussi parler de la gouvernance par les nombres⊠qui soumet les lois Ă un calcul dâutilitĂ© chiffrĂ© et qui structure dĂ©sormais notre vision du monde dĂ©ficit budgĂ©taire, ratio dâendettement, taux de croissance sont devenus lâhorizon privilĂ©giĂ© du politique, fidĂšle au rĂȘve de lâharmonie par le calcul » nous rappelle Alain Supiot, dans La gouvernance par les nombres, Paris, Fayard, 2015. Il nây aurait plus dâorientations majeures prises par des gouvernements politiques mais simplement des mĂ©canismes dâajustement en fonction dâindicateurs qui dĂ©terminent par des algorithmes la marche Ă suivre. voir Plaidoyer pour un nouvel engagement chrĂ©tien, p. 8. On ne serait plus dans la dĂ©mocratie mais dans lâalgo-cratie, le pouvoir des algorithmes. Deux interrogations⊠Interrogation sur la possibilitĂ© dĂ©laborer une pensĂ©e avec ces nouvelles technologies⊠est-ce quâelles nous aident Ă Ă©laborer une intelligence collective ? Est-ce que les rĂ©seaux sociaux nous aident Ă penser, ou bien ne sont-ils que le reflet dâune Ă©motion collective ? Avons-nous encore de vĂ©ritables espaces publics, de vĂ©ritables lieux pour penser, dĂ©velopper, argumenter une rĂ©flexion et la rendre ainsi acceptable par tous ? Avons-nous encore des espaces, non pour rĂ©agir immĂ©diatement, mais pour agir en Ă©laborant une pensĂ©e, pour prendre de la distance par rapport aux faits bruts que nous diffusent les mĂ©dias ? Quels sont nos vĂ©ritables espaces de mĂ©diation, dâĂ©laboration, dâĂ©largissement du regard, nĂ©cessaires Ă tout choix qui se voudrait raisonnable ? Interrogation aussi sur les sommes de donnĂ©es accessibles Ă tous⊠à croire quâelles nous sont donnĂ©es pour quâon nâait plus besoin de choisir. Tout est donnĂ©, tout nous est calculĂ©, tout est dĂ©cidĂ© ! Enfin, nous sommes libĂ©rĂ©s de la lourdeur de dĂ©cider ! Quel bonheur, quel confort ! Plus besoin de dĂ©cider⊠Ce progrĂšs de lâaccessibilitĂ© des donnĂ©es permet-il lâĂ©mancipation de lâhomme ? Est-ce que la libertĂ© de devoir toujours tout choisir sa religion, son sexe, ses enfants nâest pas trop lourde Ă supporter, dâoĂč la mise en place de multiples calculs nous Ă©vitant ainsi de devoir choisir, dĂ©cider⊠Avant, nous Ă©tions confrontĂ©s Ă lautomatisme de la tradition, de la culture. Tout Ă©tait dĂ©cidĂ© Ă lâavance. Maintenant, avec les nouvelles technologies, on croit avoir dĂ©passĂ© ça⊠Mais, en fait, on se laisse guider, souvent inconsciemment, par lâautomatisme des nouvelles technologies. Nous sommes passĂ©s de lâautomatisme de la tradition Ă lâautomatisme de la technologie. Celle-ci calcule et prend des dĂ©cisions fondĂ©es sur des thĂ©ories mathĂ©matiques de probabilitĂ©, de statistiques appliquĂ©es Ă la prĂ©voyance sociale pour Ă©valuer les risques⊠comme le font les assurances ou les banquesâŠ. Tout est calculĂ© pour gagner de lâargent et du temps⊠au risque de dĂ©cider de ne rien vivre⊠A croire que le quantitatif pourrait un jour remplacer le qualitatif⊠A croire que la joie se calcule⊠A croire que la tĂąche du dialogue collectif nâapporte aucune joie⊠A croire quâil faut se libĂ©rer de ce qui pourrait faire toute notre humanité⊠Face Ă lâinjonction ou lâillusion du dĂ©cider tout seul », qui peut conduire Ă des rĂ©actions violentes, votes extrĂȘmes ou autres, quels sont les espaces de prise de distance et dâĂ©laboration collective pour exercer une libertĂ© de choix qui soit informĂ©e, nourrie, mĂ»rie par lâĂ©change avec dâautres, qui fait prendre du recul et permet dâexercer notre raison ? Ăcoute de la Parole Actes 2,6 ils Ă©taient tous profondĂ©ment surpris, car chacun dâeux entendait les croyants parler dans sa propre langue. Ils Ă©taient remplis dâĂ©tonnement et dâadmiration, et disaient ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous galilĂ©ens ? Comment se fait-il alors que chacun de nous les entendent parler dans sa langue maternelle ». Peu importe les moyens quâon utiliseâŠ, Luc semble nous inviter Ă parler une langue maternelle. Avoir une langue maternelle, câest peut-ĂȘtre avoir une langue de douceur, une langue qui donne naissance, une langue qui pourra faire naĂźtre de lâhumanité⊠Avoir une langue maternelle, câest peut-ĂȘtre avoir une langue qui tĂątonne, qui frĂŽle et qui va toucher presque » des vĂ©ritĂ©s profondes en lâautre⊠sans les saisir, sans les abĂźmer. Avoir une langue maternelle, câest peut-ĂȘtre avoir une langue qui donne Ă chacun la possibilitĂ© dâĂȘtre lĂ , parmi nous. Câest peut-ĂȘtre avoir une langue qui ne prend pas la parole, mais qui fait passer la parole, qui offre la parole. Avoir une langue maternelle, câest peut-ĂȘtre parler en silence⊠un silence qui pourra accueillir toute foi, toute foi en la vie ; ⊠câest peut-ĂȘtre dĂ©poser un silence qui permettra aux personnes de retrouver au fond dâelles-mĂȘmes la Parole qui les a faites⊠Questions pour approfondir Avec qui choisissons-nous de nous relier ? Qui nous relie ? Comment sommes-nous reliĂ©s ? Pourquoi nous relier ? Comment faire de la mĂ©diation ? Comment Ă©laborer des choix ensemble ? Quâest-ce que cette expĂ©rience de mĂ©diation fait naĂźtre en nous et autour de nous ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrĂ©tien », p. 76 Si la foi, tout comme la raison, se communique et cherche Ă se transmettre, elle a besoin de la mĂ©diation du langage, un langage qui se partage et Ă©volue relativement » Ă ceux Ă qui lâon sâadresse. » 3e Axe Comment voulez-vous gouverner un pays oĂč il existe plus de 300 sortes de fromages ? » Câest le problĂšme de la dĂ©mocratie !! Tout le monde la rĂ©clame, mais personne ne sait vraiment comment la faire fonctionner⊠Comment gouverner 300 sortes de fromages ? Comment associer le chĂšvre chaud comme le corse !⊠avec un fromage froid comme le bleu dâAuvergne, avec au milieu de la cancoillotte dĂ©goulinante, Ă croire quâelle est multiculturelle ? On ne parlera pas du babybel sans goĂ»t ! La difficultĂ© est de rĂ©intĂ©grer les questions particuliĂšres dans un cadre dâensemble, de les hiĂ©rarchiser, de les articuler, de dĂ©finir des compromis acceptables entre des exigences contradictoires avec divers modes de dĂ©cisions⊠Cela suppose un travail de remontĂ©e remonter Ă la source de ces questions. LâintĂ©rĂȘt personnel ou lâintĂ©rĂȘt de tous ? Lâefficacité⊠ou la reconnaissance de chacun ? Une rentabilitĂ© sans justice ou une idĂ©ologie sans faisabilitĂ© ? Comment dĂ©cider du collectif Ă partir de volontĂ©s particuliĂšres ? Ă lâĂąge prĂ©-dĂ©mocratique, il sâagissait de protester depuis la place publique et de laisser les gouvernants trouver les rĂ©ponses au palais⊠Aujourdâhui, en dĂ©mocratie, câest le pouvoir du peuple, on fait peuple quand on est Ă la fois du cĂŽtĂ© de la protestation, Ă la fois du cĂŽtĂ© de la dĂ©cision au nom du peuple tout entier. Agir au nom du peuple, câest agir au nom de tous et de chacun⊠Pas seulement de tous, de la majoritĂ©, sinon on dĂ©truit le chacun, certaine minorité⊠Et pas seulement au nom de chacun, sinon câest la loi de la jungle. Comment alors gouverner ? Observons⊠Premier moyen uniquement par le gouvernement en place, par lâexĂ©cutif⊠Or, pour gouverner, il faut le trĂ©pied pouvoir/autoritĂ©/force militaire et Ă©conomique. Hollande avait le pouvoir, mais pas dâautoritĂ©. Le Pape François a de lâautoritĂ© mais pas de force militaire ou Ă©conomique⊠DeuxiĂšme moyen pour gouverner⊠les experts⊠qui ont les donnĂ©es et peuvent tout calculer⊠Or, le rĂ©el ne se limite pas aux chiffres. On ne gouverne pas un pays comme une entreprise. Un pays a une culture, une tradition, des mĆurs⊠le rĂ©el est plus complexe que des chiffres. Un pays a une histoire, un sens⊠or, le sens nâest jamais prĂ©dĂ©terminĂ©, calculable Ă lâavance. Le sens, lâorientation sont dĂ©cidĂ©s et pas seulement calculĂ©s. La cohĂ©rence logique qui peut se calculer ne peut remplacer la cohĂ©rence narrative qui se veut sensĂ©e. Le sens de tous et de chacun dĂ©passe les calculs. Comme la dignitĂ© de lâhomme, elle nâa pas Ă ĂȘtre justifiĂ©e. Lâhomme nâest pas un moyen mais une fin en soi. TroisiĂšme moyen par la rue, les syndicats⊠Or, la dĂ©mocratie câest le pouvoir du peuple. Ce nâest ni le pouvoir de la rue, ni le pouvoir de la majoritĂ©. Victor Hugo disait souvent la foule trahit le peuple ». Tocqueville, qui admirait la dĂ©mocratie, le meilleur rĂ©gime, nous avertissait en se mĂ©fiant de la tyrannie de la majoritĂ©. La majoritĂ© ne respecte pas forcĂ©ment les minoritĂ©s. Cependant, et heureusement, la sociĂ©tĂ© a le droit de se faire entendre ! Nous sommes dans un Ătat de droit ! On a la libertĂ© dâexpression ! Mais les individus sont tellement isolĂ©s les uns des autres⊠comment les entendre ? QuatriĂšme moyen la participation politique locale. Dans des collectifs, des conseils de quartiers, des instances de mĂ©diation, ces lieux de participation prennent de lâampleur et permettent une Ă©laboration plus collective de rĂ©flexions. Il sâagit dâĂ©laborer un point de vue gĂ©nĂ©ral et non individuel. Câest un niveau intermĂ©diaire entre le gouvernement et chaque individu. La politique ne se joue pas quâau niveau national. Elle se bĂątit aussi au plus petit niveau, sur des questions qui ne sont pas forcĂ©ment dans le dĂ©bat public. Pourtant ces questions influencent les votes⊠Les votes extrĂ©mistes sâarriment Ă des frustrations dâhabitants qui se retrouvent seuls dans une situation difficile ex pannes dâascenseur, prĂ©sence de jeunes dans les halls perçue comme menaçante, voitures brĂ»lĂ©esâŠ. Le dĂ©calage avec les discours politiques tenus par une catĂ©gorie de population qui nâimagine pas ce quâils vivent au quotidien leur fait violence. Mais les modalitĂ©s de cette participation sont difficiles Ă trouver, pour quâelle soit rĂ©elle et non alibi ». Par consĂ©quent, on peut sâinterroger comment contribuer politiquement Ă lâĂ©laboration de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ? Faut-il faire pression sur nos Ă©lus ? Faut-il pousser les lĂ©gislateurs Ă produire des lois finalement inapplicables ? Confier les dĂ©cisions aux experts ? Faire que les citoyens deviennent experts ? Y a-t-il dâautres moyens dâĂ©laborer des lois et faire mĂ»rir les orientations Ă prendre ? Ăcoute de la Parole Marc 10, 32-45 Jacques et Jean demandent Ă JĂ©sus dâoccuper des places de pouvoir, lâun Ă sa droite, lâautre Ă sa gauche⊠il est bien question de pouvoir⊠! Mais alors quâon imaginerait bien et quâon aimerait bien peut-ĂȘtre ! que JĂ©sus les remette Ă leur place, il prend au sĂ©rieux leur demande, sans la disqualifier. Pour JĂ©sus, il nâest jamais question de dĂ©faite quand les choses ne coĂŻncident pas vraiment. JĂ©sus commence par les Ă©couter vraiment. Il nâentend pas seulement leur dĂ©sir de pouvoir. Il entend bien plus⊠Il entend ce quâil y derriĂšre leur cĆur⊠il va entendre leur dĂ©sir de proximitĂ©. Il prend au sĂ©rieux leur demande. Et Ă ce moment-lĂ , le temps sâaccomplit, un kairos » sâaccomplit. Le temps accompli, câest un temps oĂč rien est fini, oĂč tout peut commencer, oĂč tout peut recommencer, tout peut ĂȘtre traversĂ©. Ă partir de cette Ă©coute, JĂ©sus ne va pas leur attribuer une place⊠une place Ă droite ou une place Ă gauche⊠Au contraire, il va les dĂ©placer⊠à partir dâune demande qui paraĂźt ĂȘtre du ressort de lâindividuel ce que leur reprochent bien les autres disciples !, JĂ©sus va les tirer vers autre chose, vers la coupe pour la multitude. Il les interroge pouvez-vous boire Ă cette coupe ? Il leur fait confiance oui, vous le pouvez. JĂ©sus croit en eux. Il croit que quelque chose de bon en eux pourra advenir. JĂ©sus a foi en la vie. Il a foi en une Ă©volution, en une crĂ©ation patiente et collective. De mĂȘme pour les dix autres disciples qui se mirent Ă sâindigner, en sentant cette injustice qui leur est faite. De lâimpossible est en eux, de lâimpossible les envahit. Quelque chose ne passe pas ! Et pourtant⊠JĂ©sus fait une brĂšche dans cette indignation, dans leur impossible. Celui qui veut grandir parmi vous sera votre serviteur ». JĂ©sus fait une brĂšche. JĂ©sus se fait proche de nous pour faire naĂźtre du possible quand les choses nous paraissent impossibles. Questions pour approfondir Quels sont nos lieux de discussion, nos espaces publics pour dialoguer ? Avec qui ? Sont-ils des lieux de confrontation dâintĂ©rĂȘts ? ou des lieux de vĂ©ritĂ©, des moments dâaccomplissement, des moments favorables Ă lâouverture ? Comment lâĂvangile retourne-t-il mon regard ? Comment lâĂvangile mâaide-t-il Ă voir du possible dans ce qui semble impossible, une brĂšche dans ce qui semble dĂ©finitivement fermĂ© ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrĂ©tien », p. 93 Ce dĂ©fi requiert dâinventer de nouvelles façons de vivre en commun, susceptibles de dĂ©passer, sans pour autant nier, les diffĂ©rences dâappartenances et de convictions qui caractĂ©risent notre sociĂ©tĂ© plurielle aussi semble-t-il essentiel, pour y parvenir, dâenrayer la spirale dâaccĂ©lĂ©ration dans laquelle nous sommes pris, afin de nous dĂ©gager plus dâespace et de temps pour rĂ©flĂ©chir Ă ce que nous voulons rĂ©ellement faire ensemble, et commencer Ă le mettre en Ćuvre » 4e Axe Les pĂ©riphĂ©ries » versus les centres de dĂ©cisions » Nous choisissons ce thĂšme car certains se sentent abandonnĂ©s. Les Ă©lections rĂ©centes au suffrage universel nous lâont bien montrĂ©. Le FN nâest pas passĂ©. Faut-il pour autant tourner la page ? La difficultĂ© La fracture nâoppose plus la gauche Ă la droite ou les urbains aux ruraux. La fracture oppose une France dâen haut oĂč tout peut se dĂ©cider⊠et une France dâen bas qui nâa pas le choix, qui vit comme elle peut, lĂ oĂč elle peut. Il y a une France oĂč il est encore possible de choisir son lieu de vie, son emploi, ses loisirs, ses modes dâinformations. Et il y a une France dâen bas, contrainte de vivre lĂ oĂč on lui a enfin attribuĂ© un logement, contrainte dâaccepter un travail peu valorisant, loin de chez elle, Ă des horaires pas faciles pour vivre en famille et oĂč les enfants nâont Ă©videmment pas le choix de leurs filiĂšres scolaires. Pour les ouvriers, employĂ©s, la mondialisation est bien souvent perçue comme une menace. Pour les cadres, la mondialisation est bien souvent perçue comme une opportunité⊠Pour certains, la France doit sâouvrir au monde ! Pour dâautres, elle doit sâen protĂ©ger !!! Que faire quand on voit Ă la fois des classes dominantes croire Ă la pertinence du modĂšle Ă©conomique et social mondialisĂ©, mais aussi des classes rester Ă lâĂ©cart de toutes ces zones dâemplois actives, rĂ©pondant au marchĂ© mondial, ayant leur place au sein de la mondialisation ? Que faire quand on voit que la mondialisation fonctionne bien ! Les 2/3 du PIB sont produits dans les grandes villes. Comment ne pas bĂ©nir la mondialisation Ă©conomique et son ouverture aux frontiĂšres ? Les grandes villes se spĂ©cialisent de plus en plus dans les secteurs Ă©conomiques les mieux intĂ©grĂ©s Ă lâĂ©conomie mondiale. Elles gagnent alors un contenu dĂ©cisionnel de plus en plus Ă©levĂ©. Cela gĂ©nĂšre le plus souvent lâemploi de personnes trĂšs qualifiĂ©es, mais aussi de nombreux espaces dâinĂ©galitĂ©s. On a beaucoup valorisĂ© lâidĂ©e de crĂ©er sa propre entreprise ou avoir le statut dâauto-entrepreneur⊠Souvent, ce sont des personnes au chĂŽmage de longue durĂ©e qui sây sont rĂ©solues. MaĂźtrisant un savoir-faire, elles doivent aussi assurer la gestion administrative, la prospection commerciale, la relation clientĂšle, sans en avoir lâhabitude, ni les compĂ©tences. Elles sont de fait fragilisĂ©es puisquâon leur demande beaucoup plus quâaux autres. Mais la rĂ©ussite de quelques-uns, trĂšs mĂ©diatisĂ©e, laisse penser que si on veut, on peut » et accrĂ©dite lâidĂ©e que si les pauvres ne sâen sortent pas, câest leur responsabilité⊠De plus, les banlieues ont changĂ© de fonction. Hier dĂ©volus Ă lâaccueil des salariĂ©s et dâouvriers intĂ©grĂ©s Ă lâĂ©conomie locale, ces espaces sont devenus des quartiers de logements sociaux oĂč vivent de nombreuses personnes sans emploi ou en emploi trĂšs fragmentĂ© temps partiel, occasionnel, alĂ©atoire. Certains sont donc devenus de fait » hors sociĂ©tĂ© alors quâils font partie de notre sociĂ©tĂ© âŠ! La question nâest donc pas de savoir si le modĂšle de la centralitĂ©, oĂč tout se dĂ©cide, est pertinent Ă©conomiquement ou non. La question est de savoir si ce modĂšle de la centralitĂ© fait ou non sociĂ©tĂ©. Comment trouver un terrain dâentente entre les catĂ©gories populaires qui supportent le poids du chĂŽmage, la prĂ©caritĂ© sociale, et celles qui au contraire, ont trĂšs bien trouvĂ© leur place dans ce nouveau mode de vie mondialisĂ© ? Est-ce que le rĂŽle de la France dâen haut doit se limiter Ă redistribuer un minimum de ressources vers des territoires condamnĂ©s, vers les populations inutiles⊠Pardon⊠vues » comme inutiles ? De mĂȘme sur le plan culturel, lâouverture Ă lâautre⊠Les couches supĂ©rieures sont celles qui sont les plus ouvertes sur la question de lâimmigration. Cela nâest pas surprenant puisque ces catĂ©gories sont celles qui ont les moyens financiers de mettre une frontiĂšre avec lâautre, celles qui peuvent rĂ©aliser des choix rĂ©sidentiels et scolaires qui leur permettent dâĂ©chapper au vivre ensemble VĂ©ritablement !!!! Câest dâailleurs pour cette raison quâelles valorisent lâenrichissement dĂ» Ă la rencontre de lâautre stages Ă lâĂ©tranger de leurs enfants Ă©tudiants ou vacances dĂ©couvertes passionnantes!. Ces couches supĂ©rieures sont certainement capables de thĂ©oriser la complexitĂ© du rapport Ă lâautreâŠMais la question, quant Ă lâaccueil des rĂ©fugiĂ©s, nâest-elle pas de le vivre ? Ă lâinverse, les catĂ©gories populaires vivent dĂ©jĂ depuis longtemps le rapport Ă lâautre dans le quotidien et sentent trĂšs bien quâil est ambivalent⊠Il peut ĂȘtre fraternel comme il peut ĂȘtre conflictuel⊠On peut ĂȘtre raciste le matin et fraternel lâaprĂšs-midi au bistro. Le rapport Ă lâautre est dâautant plus difficile quâil apparaĂźt comme une menace Ils vont prendre nos emplois, nos logements⊠». LâarrivĂ©e de lâautre est dâautant plus menaçante quand on se sent en minorité⊠Alors quand on a les moyens de lâĂ©vitement scolaire, rĂ©sidentielâŠ, peut-on accuser, ceux qui nâont pas les moyens, de repli, de fermeture ? Dans ce monde de lâhyper-mobilitĂ©, de lâhyper-flexibilitĂ©, qui exige de suivre les emplois oĂč ils se trouvent, comment entendre ceux qui nâont pas assez dâautres sĂ©curitĂ©s pour quitter maison et environnements sociaux et familiaux stabilisants ? Saurons-nous plutĂŽt traduire tous ces ressentiments et ces cris dâinjustice, non pas en idĂ©ologie violente, mais en volontĂ© politique, en demande de justice ? Saurons-nous apprendre Ă dĂ©cider ensemble avec les talents de tous et de chacun, et comme le dit Etienne Grieu, sans rĂ©duire lâespace du dĂ©bat Ă ceux qui savent dĂ©fendre leur point de vue » ? Ăcoute de la Parole Marc 4, 35 JĂ©sus leur dit passons sur lâautre rive » Quittant la foule, ils emmĂšnent JĂ©sus dans la barque oĂč il se trouvait et il y avait dâautres barques avec lui. » JĂ©sus passe sur lâautre rive, il va traverser les tourbillons de vent, apaiser les rĂ©voltes, libĂ©rer ceux qui se sentent prisonniers, rejoindre les lieux oĂč la vie ne semble plus ĂȘtre lĂ . Comme le dit saint Paul, il va aller faire exister ce qui nâexiste pas encore ». Peut-ĂȘtre quâil nous appelle Ă ĂȘtre proches des bontĂ©s infinies qui semblent malheureusement Ă©teintes. Elles sont souvent Ă©teintes car nous avons les yeux fermĂ©s. Elles ne sont pas Ă©coutĂ©es souvent parce que non calculables⊠Partir Ă lâĂ©coute de ce qui fait lâauthenticitĂ© des gens câest aller Ă la rencontre de lâautre, câest partager ce que chacun, lâun et lâautre, vit, sait, et espĂšre. Certes, partir câest se livrer Ă lâinconnu, Ă lâimprĂ©vu⊠mais surtout Ă lâinfinitĂ© des possibles. Passer sur lâautre rive, sâouvrir Ă lâautre, câest se laisser bousculer par toute lâĂ©trangetĂ© de lâautre, celle quâon nâa pas choisie, celle dont on nâa pas du tout envie. Lâouverture Ă lâautre nâest jamais une donnĂ©e spontanĂ©e, naturelle, comme dĂ©sirer une place au soleil. Lâouverture Ă autrui ne relĂšve pas de lâĂ©lĂ©mentaire, mais de lâhumanitĂ©, dâune humanitĂ© encore et toujours Ă crĂ©er, si nous la voulons⊠comme notre PĂšre. Passer sur lâautre rive, câest aussi un appel Ă faire alliance. Lâalliance dans la bible est un principe de vie. Câest la non possibilitĂ© dâindiffĂ©rence » ⊠on ne peut pas ĂȘtre chrĂ©tien par politesse. Cette alliance, cette non possibilitĂ© dâindiffĂ©rence » est principe de vie, principe dâhumanitĂ©. Car lâhumanitĂ© ne se trouve ni chez lâun, ni chez lâautre, mais bien entre » les uns et les autres. LâhumanitĂ© nâappartient Ă personne. Elle nâest pas lâ un », mais le commun », lâ un Ă plusieurs ». Questions pour approfondir PĂ©riphĂ©rie, centralitĂ© comment nous situons-nous ? Comment sommes-nous pris dans ce mouvement ? Percevons-nous la clameur des gens Ă la pĂ©riphĂ©rie ? Que nous rĂ©vĂšle-t-elle de leur authenticitĂ© et de notre commune humanitĂ© ? Ă son Ă©coute, y trouvons-nous un appel Ă faire peuple » de maniĂšre innovante ? Un extrait de Grieu, Projet, fĂ©vrier 2015 Redonner leur place aux oubliĂ©s, lâexpĂ©rience de Diaconia Au total, ce souci prioritaire des membres oubliĂ©s redonne vigueur au jeu dĂ©mocratique. Il le rouvre contre la tentation â constante â de rĂ©duire lâespace du dĂ©bat Ă ceux qui savent dĂ©fendre leur point de vue. Il le conforte, parce que celui-ci ne peut que gagner Ă voir davantage dâacteurs entrer dans le jeu. » Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrĂ©tien », p. 103 le scandale du Dieu crucifiĂ© continue dâavoir lieu dans lâindiffĂ©rence quasi gĂ©nĂ©rale que suscitent la clameur des plus pauvres et celle de ces ĂȘtres vivants qui atteignent chaque jour silencieusement les rives de lâextinction. »
Lesnouvelles internationales dĂ©crivent quotidiennement la prostitution enfantine, la persĂ©cution religieuse appuyĂ©e par les autoritĂ©s, la violence raciale, la torture et le gĂ©nocide. Comment rĂ©agir ? Des chrĂ©tiens ordinaires sont-ils en mesure de faire une diffĂ©rence ? Voici Comment Faire Face au MĂ©pris des Gens avec Calme et Adopter la bonne aptitude contre les provocations ? La sagesse venue dâextrĂȘme orient nous rappelle les attitudes justes pour faire parfois face aux mĂ©pris de gens » Parfois, nous sommes confrontĂ©s Ă la mĂ©disance, le mĂ©pris de certaine personnes. Toute la difficultĂ© est dâapprendre Ă gĂ©rer ces situations qui peuvent ĂȘtre douloureusement vĂ©cues. La voie des arts martiaux est aussi une porte » ouverte vers une meilleure adaptation des principes pour apprendre Ă gĂ©rer » les conflits dans la vie. Ces disciplines sont aussi des voies Do en Japonais de dĂ©veloppement personnel quâil est intĂ©ressant dâĂ©tudier. Des histoires dâenseignement de la maĂźtrise de soi, des attitudes mentales Ă acquĂ©rir, nous ouvrent » des champs de perspectives pour mieux traverser les situations conflictuelles de notre vie contemporaine. Lisez cette histoire qui rĂ©vĂšle comment faire face au mĂ©pris de certains individus PrĂšs de Tokyo vivait un grand samouraĂŻ, dĂ©jĂ ĂągĂ©, qui se consacrait dĂ©sormais Ă enseigner le bouddhisme Zen aux jeunes.. MalgrĂ© son Ăąge, on murmurait quâil Ă©tait encore capable dâaffronter nâimporte quel adversaire. Un jour arriva un guerrier rĂ©putĂ© pour son manque total de scrupules. Il Ă©tait cĂ©lĂšbre pour sa technique de provocation Il attendait que son adversaire fasse le premier mouvement. DouĂ© dâune intelligence rare pour profiter des erreurs commises, il contre-attaquait avec la rapiditĂ© de lâĂ©clair. Ce jeune et impatient guerrier nâavait jamais perdu un combat. Comme il connaissait la rĂ©putation du samouraĂŻ, il Ă©tait venu pour le vaincre et accroĂźtre sa gloire. Tous les Ă©tudiants Ă©taient opposĂ©s Ă cette idĂ©e, mais le vieux MaĂźtre accepta le dĂ©fi. Il se rĂ©unirent tous sur une place de la ville et le jeune guerrier commença Ă insulter le vieux MaĂźtre ». Il lui lança des pierres, lui cracha au visage, cria toutes les offenses connues â y compris Ă ses ancĂȘtres. Pendant des heures, il fit tout pour le provoquer, mais le vieux resta impassible. Ă la tombĂ©e de la nuit, se sentant Ă©puisĂ© et humiliĂ©, lâimpĂ©tueux guerrier se retira. DĂ©pitĂ©s dâavoir vu le MaĂźtre accepter autant dâinsultes et de provocations, les Ă©lĂšves questionnĂšrent le MaĂźtre â Comment avez-vous pu supporter une telle indignitĂ© et faire face au mĂ©pris de cet individu abjecte ? » â Pourquoi ne vous ĂȘtes-vous pas servi de votre sabre, mĂȘme sachant que vous alliez perdre le combat, au lieu dâexhiber votre lĂąchetĂ© devant nous tous ? » â Si quelquâun vous tend un cadeau et que vous ne lâacceptez pas, Ă qui appartient le cadeau ? Demanda le samouraĂŻ. » => A celui qui a essayĂ© de le donner », rĂ©pondit un des disciples. => Cela vaut aussi pour lâenvie, la rage et les insultes », dit le MaĂźtre. => Lorsquâelles ne sont pas acceptĂ©es, elles appartiennent toujours Ă celui qui les porte dans son cĆur. » Avis Didier PĂ©nissard Coach Quand on vous injurie, on vous agresse verbalement, on vous mĂ©prise, la meilleure arme est dâignorer comme si vous nâentendez rien, ne voyez rien de son auteur. Celui qui vous injurie ou essaie de vous dĂ©stabiliser par son mĂ©pris espĂšre » une rĂ©action de votre part. Comprenez que sâil obtient de votre part un fort mĂ©contentement visible, alors il a gagnĂ© la partie. En revanche, si vous faites mine de nâĂȘtre en aucune maniĂšre dĂ©stabilisĂ© par son comportement mĂ©prisant Ă votre Ă©gare, vous lui enlever son principal support. Il perd son point dâappui qui lui est indispensable pour poursuivre son oeuvre. Il sera ainsi dĂ©stabilisĂ© et recevra comme un boomerang » ses paroles en plein figure. La rĂšgle du vieux maĂźtre » est dâune grande sagesse et dâune efficacitĂ© lĂ©gendaire. Il nây a pas que le mĂ©pris, mais la provocation est aussi une attitude Ă gĂ©rer. Voici quelques conseils de Didier PĂ©nissard Nous sommes tous un jour au lâautre confrontĂ© Ă une situation dâun individu qui cherche Ă vous provoquer. Alors comment y faire face ? 1. La provocation est une dĂ©marche qui cherche de la part de son auteur une rĂ©ponse ». Il attend que vous rĂ©agissiez Ă sa provocation. Sâil obtient votre rĂ©action, il a gagnĂ© et vous avez perdu. 2. Deux cas de figures se prĂ©sentent Ă vous dans ce cas A ] vous rĂ©pondez. Mais vous entrez alors dans le jeu du provocateur. Ce qui signifie que vous avez Ă©tĂ© manipulĂ© par son auteur. Donc, vous ĂȘtes sous sa coupe en faisant ce quâil attend de vous. B ] Vous ne rĂ©agissez absolument pas ! Ce qui signifie que votre attitude fait plonger dans un puits sans fond son intention de vous provoquer. En clair, vous ne tombez pas dans son piĂšge. La seconde option B est donc la bonne. Pour y parvenir, vous devez apprendre chaque jour Ă rester IMPASSIBLE, calme et invisible de vos intentions, imperturbable de votre attitude. Sachez que toute provocation perd sa force face Ă lâimpassibilitĂ© dâun individu qui fait face. DĂ©veloppez cette aptitude de lâimpassibilitĂ© dans les situations qui peuvent vous faire perdre votre sang-froid ou vos nerfs. Bref apprenez les techniques de la maĂźtrise de soi et du calme puissance. Didier Penissard coach est un expert reconnu en productivitĂ© et en time management Didier PĂ©nissard Auteur du Best Seller Comment GĂ©rer les Personnes Difficiles et vous Faire Respecter ? » Le point secondaire et tout aussi important quand il sâagit de faire face au mĂ©pris des gens consiste Ă garder son calme en face de ces individus. Plus vous vous Ă©nervĂ©s et plus vous leur donnez matiĂšre Ă poursuivre leur dĂ©marche toxique. Plus vous restez maĂźtreesse de vous-mĂȘme, et plus ils se sentent fragilisĂ©s. Apprenez donc Ă ne pas montrer que vous vous sentez affectĂ© par ses attaques mĂ©prisantes. Au contraire et cela sâapprend progressivement, cherchez Ă vous montrer imperturbable, sereine. Nâoubliez pas cet adage du MaĂźtre Yoritomo, un samouraĂŻ qui disait La colĂšre est une force, le calme est une force supĂ©rieure ». c Didier PĂ©nissard Coach Programme en 12 Leçons pour AcquĂ©rir le calme Puissance » >>> Faites-vous INITIER par un vĂ©ritable MaĂźtre du Calme et de la ma^trise de vous-mĂȘme Cliquez ici . Comment Faire face et gĂ©rer les personnes toxiques => ICI . Plan du site Page dâaccueil Boutique du club Câest ICI et Gratuit ! non l'injustice est une des caractĂ©ristiques du monde dans lequel nous vivons. Et plus particuliĂšrement des temps de la fin dans lesquels nous sommes entrĂ©s. 2 TimothĂ©e 3/1 Ă 5 Vivant au milieu de l'injustice nous devons lui faire face et rĂ©agir de la meilleure façon possible. 3- Comment supporter l'injustice. En France, un quart de la population habite en zones inondables. Pour prĂ©venir ce risque et limiter ses consĂ©quences lorsquâil survient, voici les bons comportements Ă adopter. Cet article a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© en partenariat avec la MRN Mission Risques Naturels. Qu'est-ce qu'une inondation ? Il sâagit dâun dĂ©bordement dâeau qui submerge des espaces environnants le plus souvent suite Ă des prĂ©cipitations, voire la fonte des neiges. Il existe plusieurs types dâinondation Les inondations par dĂ©bordement de cours dâeau en plaine ou par remontĂ©e de nappe phrĂ©atique CaractĂ©risĂ©es par une lente montĂ©e des eaux, elles sont prĂ©visibles et sont rarement la cause de dĂ©cĂšs directs. Les crues torrentielles CaractĂ©risĂ©es par une rapide montĂ©e des eaux faisant suite Ă de violentes averses, elles peuvent causer des pertes en vies humaines. Le ruissellement, gĂ©nĂ©rĂ© par des pluies importantes combinĂ©es Ă lâincapacitĂ© des sols Ă les absorber, particuliĂšrement dans les zones urbaines ou artificialisĂ©es. Dans les zones de relief le ruissellement peut sâaccompagner de mouvements de terrain. La submersion marine, gĂ©nĂ©rĂ©e par les phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques tempĂȘte, cyclone. Quasiment toutes les communes françaises ont Ă©tĂ© touchĂ©es par cet alĂ©a. Sâinformer avant lâinondation Tester sa capacitĂ© Ă rĂ©agir Renseignez-vous auprĂšs de votre mairie pour connaĂźtre lâhistorique de la rĂ©gion ĂȘtes-vous dans une zone inondable ? JusquâoĂč peut monter lâeau ? Combien de temps dure lâinondation ? Le niveau monte-t-il rapidement ? Pendant lâinondation, y a-t-il beaucoup de courant ? ⊠Prenez connaissance des consignes en cas dâinondation, des lieux dâaccueil en cas dâĂ©vacuation⊠Soyez attentif aux informations de vigilance Le site GĂ©orisques du ministĂšre de la Transition Ă©cologique permet dorĂ©navant, pour toute adresse, dâobtenir automatiquement et en quelques clics un Ă©tat prĂ©-rempli des risques auxquels un bien immobilier est soumis. Il est complĂ©tĂ© par des messages et conseils de prĂ©vention pour se protĂ©ger face aux risques. Certaines communes possĂšdent des repĂšres de crues. Ils indiquent une hauteur dâeau historique atteinte Ă un point donnĂ©. La Plateforme nationale collaborative des sites et repĂšres de crues met Ă disposition une cartographie interactive afin de les retrouver. Une fois que vous avez pris connaissance de lâexposition de votre habitation au risque inondation, vous pouvez prĂ©parer votre foyer Ă une Ă©ventuelle crise le Plan Familial de Mise en SĂ»retĂ© PFMS vous guide dans cette prĂ©paration et synthĂ©tise les informations de façon ludique en quelques pages. Il est important de familiariser tous les membres de votre famille Ă ce dispositif. AmĂ©nager une zone de refuge pour faire face Ă une inondation Si votre habitation est exposĂ©e Ă des crues rapides ou torrentielles il peut ĂȘtre intĂ©ressant dâamĂ©nager une zone de survie. Elle devra se trouver au-dessus du niveau de la plus haute crue constatĂ©e information disponible auprĂšs de la mairie ou dans le PPRi1. Si votre habitation ne comporte quâun seul Ă©tage, la zone peut ĂȘtre amĂ©nagĂ©e dans les combles, un grenier, au-dessus dâun garage ⊠Il faudra prĂ©voir une fenĂȘtre ou une trappe dans le toit pour permettre une Ă©vacuation Ă©ventuelle. Ne pas oublier que ce refuge peut vous abriter plusieurs heures durant lâĂ©vĂ©nement. Des objets essentiels spĂ©cifiques Ă ce cas sont Ă prĂ©voir Kit dâurgence Le guide de prĂ©paration de ce kit est disponible Ă ce lien Si vous avez un tĂ©lĂ©phone portable, veillez Ă ce quâil soit toujours en charge ne pas oublier de garder chargĂ©e une batterie portable. Il pourra vous servir pour communiquer, vous signaler via sa lampe de poche, se tenir au courant des Ă©vĂ©nements via les applications radio et rĂ©seaux sociaux dĂ©diĂ©s ou dâaccĂ©der facilement aux informations utiles kit dâurgence, documents numĂ©risĂ©s, programmation de n° dâurgence.Si vous nâen avez pas, munissez-vous dâune radio prĂ©voir des piles de rechange. Les informations sont transmises par Radio France, France Info, France Bleu⊠Apportez un tissu de couleur vive ou lampe de poche pour signaler votre prĂ©sence prĂ©fĂ©rez une lampe torche Ă manivelle ou pensez aux piles. Par ailleurs, pensez Ă©galement Ă Des vĂȘtements chauds et des couvertures de survie Ăventuellement, un groupe Ă©lectrogĂšne qui vous permettra de vous Ă©clairer, dâutiliser des appareils Ă©lectriques pour faire chauffer vos aliments par exemple. Attention il est impĂ©ratif dâaĂ©rer le local oĂč se situe le groupe Ă©lectrogĂšne afin de limiter les risques dâintoxication au monoxyde de carbone. Si votre maison est exposĂ©e, prĂ©voyez des Ă©lĂ©ments pour surĂ©lever les meubles ainsi que des sacs de sable ou des batardeaux2 pour limiter lâintrusion dâeau. â Ătre attentif aux informations de vigilance et dâalerte Se renseigner sur les potentiels risques mĂ©tĂ©orologiques vous permettra de mieux anticiper un alĂ©a naturel. La prĂ©vision des inondations consiste principalement en une surveillance continue de la pluviomĂ©trie. Pour cela, la procĂ©dure Vigilance MĂ©tĂ©o de MĂ©tĂ©o-France souligne et dĂ©crit les dangers des conditions mĂ©tĂ©orologiques des prochaines 24 heures. Cette carte est Ă©laborĂ©e deux fois par jour Ă 6h et 16h et est consultable en ligne en continu sur Pour le risque inondation, il est aussi important de sâinformer de lâĂ©volution de la crue sur le site Il surveille les principaux cours dâeau sur le territoire français et prĂ©voit dâĂ©ventuelles inondations. Lâalerte inondation En cas dâinondation, lâalerte peut ĂȘtre transmise par diffĂ©rents canaux radio locales France info, France Bleu⊠via radio ou applications dĂ©diĂ©es sur le tĂ©lĂ©phone portable sirĂšnes du RĂ©seau National dâAlerte, connues pour retentir tous les premiers mercredis du mois alerte reçue par sms automates dâappel ou "cell broadcast"3, services dâassurance. Les rĂ©seaux sociaux sont aussi un bon moyen de se tenir informĂ© en temps rĂ©el. Le compte twitter dĂ©diĂ© du MinistĂšre de lâIntĂ©rieur Beauvau_Alerte et le compte de votre prĂ©fecture publient des points rĂ©guliers sur la situation en amont et pendant une crise. Limiter les consĂ©quences pendant une inondation Ătre vigilant Lorsque vous ĂȘtes prĂ©venus de lâimminence dâune crue, soyez attentifs ! Autant quâil est possible veillez Ă votre protection, celle de vos proches et de vos biens. Pour mieux vous organiser, appuyez-vous sur votre Plan Familial de Mise en SĂ»retĂ©. Ayez les rĂ©flexes qui sauvent ! ProtĂ©ger les personnes Avant la crise Nâallez pas chercher les enfants Ă lâĂ©cole, câest lâĂ©cole qui sâoccupe dâeux dans le cadre dâun PPMS4 en cas dâinondation rapide. Ătablissez une liste des biens papiers personnels, factures, photos, actes notariĂ©s⊠Il est conseillĂ© de numĂ©riser en amont ces papiers importants et de les sauvegarder dans un drive accessible dâoĂč que vous soyez. Si ce nâest pas possible, rangez-les Ă lâabri. SurĂ©levez tous les Ă©quipements et biens sensibles meubles, machine Ă laver,tĂ©lĂ©vision, etc.. Anticipez bien le temps nĂ©cessaire pour cette Ă©tape sans vous mettre en danger. Coupez votre compteur Ă©lectrique5, votre compteur Ă gaz. VĂ©rifiez que le bouchon de votre citerne de fuel est bien fermĂ©. Fermez les portes, les fenĂȘtres, les soupiraux et les aĂ©rations. Installez les sacs de sable ou les batardeaux prĂ©vus pour empĂȘcher lâeau dâentrer. Si vous nâavez pas dâendroit oĂč vous mettre Ă lâabri, Ă©vacuez les lieux avant quâil ne soit trop tard. Nâattendez pas que les accĂšs soient coupĂ©s. Sâils le sont, ne franchissez jamais un barrage, une riviĂšre mĂȘme si elle paraĂźt peu profonde. La force de lâeau vous entraĂźnerait. Ne la sous-estimez pas et ne vous surestimez pas ! La plupart des victimes des inondations meurent noyĂ©es, souvent dans leurs voitures. Pensez Ă vos voisins et vĂ©rifiez que les personnes ĂągĂ©es ou handicapĂ©es ont pris leurs dispositions. Pendant la crise Dirigez-vous dans la zone refuge ou dans les Ă©tages, en emportant avec vous les objets qui nây sont pas encore et que vous avez prĂ©parĂ©s Ă cet effet. Vous pourrez ainsi attendre les secours dans les meilleures conditions. Ne tĂ©lĂ©phonez pas inutilement afin de laisser les lignes libres pour les secours, sauf pour demander vous-mĂȘme de lâaide. Nâallez pas chercher votre voiture dans le garage / parking. Quittez les lieux Ă la demande des autoritĂ©s ou des secours prenez votre Kit dâurgence et si possible fermez le bĂątiment. Nâallez pas Ă pied ou en voiture dans une zone inondĂ©e ; vous iriez au-devant du danger, mĂȘme si vous connaissez bien les lieux, ils sont diffĂ©rents sous lâeau, des piĂšges jalonnent votre chemin plaques dâĂ©gout soulevĂ©es, embĂącles divers. Quid de l'assurance ? AprĂšs la crise, contactez rapidement votre assureur et ses services dâassistance Ă©ventuels selon votre garantie. Prenez connaissance des dĂ©marches nĂ©cessaires Ă l'indemnisation sur le site de la FĂ©dĂ©ration Française de l'Assurance. Cet article a Ă©tĂ© co-Ă©crit avec l'association Mission Risques Naturels MRN au sein de laquelle la profession de lâassurance contribue Ă une meilleure connaissance des risques naturels et apporte une contribution technique aux politiques de prĂ©vention. Pour aller plus loin Testez vos connaissances sur notre quiz "RĂ©agir face Ă une inondation" Consultez notre infographie complĂšte 1 PPRi Plan de PrĂ©vention du Risque Inondation2 Batardeaux = Barrage provisoire qui se positionne sur les entrĂ©es du bĂątiment et empĂȘche lâintrusion dâeau jusquâĂ une hauteur dâeau Attention Seulement quelques communes bĂ©nĂ©ficient de ce Plan Particulier de Mise en Pour les installations rĂ©centes et aux normes, le disjoncteur diffĂ©rentiel se dĂ©clenchera dĂšs que la premiĂšre prise Ă©lectrique touchera lâeau. X1re3.