Enregardant les coups de pinceau de Vermeer en 3D, nous apprenons entre autres comment Vermeer appliquait ses touches de peinture. Nous pouvons voir et mesurer la hauteur des petits points et des
Dans la région de Liyue, il existe un lieu magnifique avec de nombreux bassins aux eaux turquoise. Ce lieu c’est le lac Luhua et il renferme un gros trésor. Un personnage Géo est nécessaire pour récupérer le butin final. Par oÃÂč commencer ? Parlez tout d’abord à Vermeer, un peindre itinérant. En cherchant le meilleur point de vue, il a perdu une partie de son matériel. Retrouvez les pinceaux et la peinture de Vermeer ! A l’aide des 2 peintures en couleur fournies par Vermeer, vous devez retrouver les lieux d’oÃÂč il a peint et ainsi retrouver sur place son matériel.  Retournez ensuite rendre ce que vous avez trouvé à Vermeer. Trouvez une autre pierre particuliÚre ! Vermeer vous a donné une pierre en récompense qui semble ÃÂȘtre un Å“il pour l’une des statues. Cherchez dans les bassin d’eau devant les statues le 2e Å“il. Percez le secret du lac Luhua Grimpez sur les épaules de chaque statue afin d’insérer la pierre dans leur tÃÂȘte. Le trésor est proche ! L’activation des 2 pierres libÚre un totem Géo entre les deux statues. Activez le pour déclencher un défi durant lequel vous devrez vaincre 3 mages un Pyro, un Cryo et un Hydro en 90 secondes. Une fois terminé, la grille se lÚve et vous pouvez récupérer les trésors. Attention aux araignées qui vous attaquent Bonus Si vous avez vaincu Stormterror, retournez voir Vermeer qui est sur l’un des points de vue voir image ci-dessous pour obtenir un succÚs ! COM M UNIQ UÉ DE PRESSE Exposition 22 f Ă©vrier – 22 mai 20 17 Hall NapolĂ©on. Vermeer. et les maĂźtres de la peinture de genre
QuatriÚme de couverture Vermeer et les maßtres de la peinture de genre Vermeer, ou le sphinx de Delft ». Cette expression, forgée au XIXe siÚcle, a figé la personnalité de Johannes Vermeer 1632-1675 dans une pose énigmatique et solitaire. Cet ouvrage original permet au contraire de découvrir que ce génie universel s'inscrivait dans un riche réseau d'influences, trÚs loin du splendide isolement avec lequel il fut longtemps scÚne de genre élégante hollandaise connaßt son ùge d'or vers 1650-1680. Cette peinture, mise en scÚne luxueuse d'activités qui n'ont de quotidiennes que le nom, permet à la République des Provinces-Unies de s'affirmer face aux monarchies. Vermeer en est l'un des maßtres, aux cÎtés de Gérard Dou, Gérard ter Borch, Frans van Mieris, Gabriel Metsu, Pieter de Hooch... Ces peintres, actifs à Leyde, Deventer, Amsterdam ou Delft, ont eu connaissance du travail des uns et des autres. Leurs rapports alternent hommages, citations détournées, de la sorte, les sublimations de Vermeer prennent un sens nouveau celui de ses rejets et de ses admirations.
Johannesou Jan Vermeer [1], [2], baptisĂ© Ă  Delft le 31 octobre 1632, et inhumĂ© dans cette mĂȘme ville le 15 dĂ©cembre 1675, est un peintre baroque nĂ©erlandais (Provinces-Unies) parmi les plus cĂ©lĂšbres du SiĂšcle d’or.Il rĂ©alisa surtout, dans un style raffinĂ©, des peintures de genre, principalement des intĂ©rieurs montrant des scĂšnes de la vie domestique.
La Peinture de Paysage Il est difficile de considĂ©rer la peinture de paysage comme un genre unique. La peinture religieuse, la nature morte ou les scĂšnes de genre sont facilement reconnaissables parce qu’elles portent des thĂšmes immuables. La peinture religieuse dĂ©peint des sujets religieux, la nature morte se compose de plateaux de fruits, de gibier, de fleurs etc
 Et on appelle peinture de genre les scĂšnes de vie anecdotiques ou familiĂšres. Si l’on suit cette logique, la peinture de paysage serait, comme l’évoque son titre, une reprĂ©sentation de la nature. Eh bien non! Du moins, pas directement. Il faudra attendre le XIXe siĂšcle pour qu’un paysage peint soit vraiment un paysage une nature sauvage, sans hommes. Sans hommes? Oui! Car voilĂ , la peinture de paysage, indissociable de l’homme, est le rĂ©sultat direct de notre conception de la nature Ă  travers les Ă©poques. A la croisĂ©e des dĂ©couvertes scientifiques, des bouleversements sociaux, des diktats esthĂ©tiques se trouve la peinture de paysage. RĂ©vĂ©lĂ©e par les Flamands , antiquisĂ©e par les Italiens, bouleversĂ©e par les Britanniques, harmonisĂ©e par les Chinois, immortalisĂ©e par les Français
 La peinture de paysage est un courant voyageur qui se niche peu Ă  peu dans les esprits pour atteindre des sommets aux XIXe et aux XXe siĂšcles. I- Les fondations de la peinture de paysage La plupart des civilisations fondatrices s’expliquent la crĂ©ation du monde par des manifestations divines. La nature, issue de leur crĂ©ation est vue Ă  travers le spectre de la divinité  Les dĂ©buts de la peinture de paysage occidentale Bien qu’on date la naissance de la peinture de paysage dĂšs l’antiquitĂ© Ă©gyptienne, celle-ci n’y apparaĂźt qu’à un stade embryonnaire. Chez les Ă©gyptiens, les Ă©lĂ©ments de nature sont principalement symboliques et leur reprĂ©sentation est par consĂ©quent trĂšs codifiĂ©e. La nature Ă©tant, par dĂ©finition irrĂ©guliĂšre, il Ă©tait peu probable qu’elle trouve une libertĂ© propre dans cette forme de peinture. Une nuance est Ă  noter pour l’Empire Romain, empire connu pour son goĂ»t de la terre et de l’expansion. Plusieurs fresques de villa romaines dĂ©voilent une vĂ©gĂ©tation parfois luxuriante, mais la peinture de paysage garde essentiellement une fonction dĂ©corative. D’ailleurs, Ovide et ses MĂ©tamorphoses sont une source essentielle pour comprendre la conception de la nature dĂšs l’AntiquitĂ©. La nature est considĂ©rĂ©e comme un lieu de rĂ©sidence privilĂ©giĂ© pour les dieux. Ce qui explique la fonction dĂ©corative du paysage qui est lĂ  pour mettre en valeur la divinitĂ©. Le Banquet d’Achelous par Rubens et Jan Brueghel I, 1615, huile sur toile, Metropolitan Museum of ArtLa fonction dĂ©corative du paysage de Rubens et Brueghel rappelle clairement les textes de leurs prĂ©dĂ©cesseurs latins. La nature enchanteresse prend la forme de voĂ»tes d’architecture Ă  l’arrondi parfait, donnant une noblesse directe aux crĂ©atures divines. Chaque Ă©lĂ©ment naturel est l’attribut ou le symbole d’un ou d’une divinitĂ©. Par exemple, les coquillages symbolisent Achelous, dieu de la RiviĂšre. Vitruve le bĂątisseur de la peinture de paysage occidentale Vitruve est le premier architecte Romain dont les textes nous soient parvenus. Son traitĂ© De Architectura », thĂ©orise l’utilisation de la nature dans les arts peinture, architecture, théùtre etc. Vitruve parle de Topia » dĂ©rivĂ© de “topiarus” jardinier. Topia dĂ©signe un jardin, soit un lieu naturel transformĂ© par l’homme selon sa fantaisie. Dans son traitĂ©, il incite Ă  sĂ©lectionner les Ă©lĂ©ments naturels ceux qui sont beaux et qui servent Ă  la comprĂ©hension de la scĂšne. Son approche de la nature profondĂ©ment architecturĂ©e aura un impact colossal dans l’évolution de la peinture de paysage en occident. Vitruve mis en Français par Ian Martin, “Architecture ou art de bien bĂątir”,1547, Metropolitan Museum of Art Cette illustration exprime parfaitement le point de vue de l’architecte latin. Les hommes prĂ©lĂšvent dans la nature les Ă©lĂ©ments qui leur serviront Ă  bĂątir une structure esthĂ©tiquement parfaite et ordonnĂ©e. La Chine Ă  la recherche d’une harmonie esthĂ©tique En Chine, La peinture de paysage est indissociablement liĂ©e Ă  la poĂ©sie et la littĂ©rature. Ensemble, elles forment les trois disciplines du pinceau. La technique est diffĂ©rente qu’en occident mais le concept est le mĂȘme prĂ©lever dans la nature le beau, et reconstruire une harmonie paysagĂšre
 Le ShanShui est un type de peinture ancestral, maĂźtrisĂ© par les peintres lettrĂ©s qui devient dominant sous la dynastie des Yuan 1279-1368. Shan veut dire montagne et Shui eau, mis bout Ă  bout ils forment le mot paysage. Le Shanshui est un art d’assemblage, c’est Ă  dire que les artistes vont exĂ©cuter de maniĂšre sĂ©parĂ©es les composantes de leur peinture, puis les regrouper, pour arriver Ă  une harmonie idĂ©ale et ainsi former le futur ShanShui. Le ShanShui est inĂ©vitablement liĂ© Ă  l’homme puisqu’il s’accompagne d’une rĂ©flexion poĂ©tique. C’est un paysage de mĂ©ditation et de contemplation supposĂ© provoquer l’apaisement des esprits et ouvrir la voie Ă  la sagesse. L’homme, Ă  travers cette nature idĂ©ale, s’engage dans un parcours initiatique, sinueux comme la montagne. De nombreux ShanShui sont Ă©galement destinĂ©s Ă  glorifier leur empereur, la montagne prend ici un symbole de soliditĂ© politique. Paysage dans le style de Zhao Boju, 1654, encre sur papier, Metropolitan Museum of ArtLa diffĂ©rence entre un ShanShui et la peinture de paysage occidentale rĂ©side dans la perspective. Le ShanShui est en fait une superposition de plans appelĂ©s lointains contrairement Ă  la peinture occidentale qui, dĂšs la Renaissance, utilise la fameuse perspective linĂ©aire rĂšgle du point de fuite. Le ShanShui Ă©tant incroyablement symbolique, son point de fuite se trouverait au sommet de la montagne, point culminant de cette quĂȘte initiatique. Le Moyen-Âge quand l’or recouvre les paysages Le Moyen-Ăąge est connu pour ses fonds d’or hĂ©ritĂ©s de la tradition byzantine. La peinture mĂ©diĂ©vale Ă©tant principalement religieuse et trĂšs codifiĂ©e, le fond d’or est associĂ© au divin. Dieu est considĂ©rĂ© comme Ă©tant Ă  l’origine de toutes choses, la nature n’a pas besoin d’ĂȘtre peinte puisque Dieu est nature. On peut nĂ©anmoins soulever une volontĂ© d’évolution avec certaines fresques de Giotto, primitif italien qui cherche Ă  dĂ©corer ses fonds d’une maniĂšre plus terrestre et annonce ainsi les bouleversements de la Renaissance. Peintre napolitain, L’Adoration des Mages,1340/43, Tempera sur bois, Metropolitan Museum of Art Ce retable est exĂ©cutĂ© par un primitif napolitain grand admirateur de Giotto. MĂȘme si le paysage prend ici une valeur symbolique, on observe dĂ©jĂ  une volontĂ© de dĂ©laisser le fond d’or au profit d’une exploration paysagĂšre. Ce tableau est trĂšs intĂ©ressant parce qu’il nous montre parfaitement cette transition. II-Les Flandres ou la RĂ©vĂ©lation de la peinture de paysage La Renaissance fragmente les croyances de toutes parts. Les frontiĂšres s’écartent. On dĂ©couvre que la terre fait partie d’un systĂšme solaire. On dĂ©couvre de nouvelles terres. La conception de la nature s’en voit grandement modifiĂ©e. C’est dans les Flandres que l’on trouve ce nouvel intĂ©rĂȘt pour le paysage
 Comment expliquer une telle avancĂ©e de la part des flamands? La rĂ©forme protestante C’est l’émergence du protestantisme dans les Flandres qui pousse au dĂ©veloppement de la peinture paysagĂšre. Calvin condamnant la peinture sainte comme de l’idolĂątrie, on privilĂ©gie dĂ©sormais une relation plus discrĂšte entre le fidĂšle et Dieu. C’est ainsi que les peintres des Flandres se mettent Ă  explorer de nouvelles thĂ©matiques pour vendre leurs toiles. La peinture de paysage va dĂšs lors se rĂ©pandre et atteindre un grand succĂšs. La rĂ©forme humaniste la pĂ©riode du XVe siĂšcle tire son inspiration d’Érasme et se veut propice aux rĂ©flexions sur la nature humaine. C’est lĂ  toute la force de la Renaissance qui admet son ignorance et va chercher de nouvelles explications, plus scientifiques Ă  ses croyances. Tous ces questionnements vont faciliter l’utilisation du paysage comme allĂ©gories des rĂ©flexions humaines. Avec les grandes expĂ©ditions menĂ©es Ă  cette Ă©poque, la soif de terres inexplorĂ©es lance un nouvel intĂ©rĂȘt pour la nature et les paysages. Les horizons sont plus vastes, les esprits aussi et cela se ressent sur les toiles. C’est Ă©galement Ă  cette mĂȘme pĂ©riode que l’on dĂ©couvre des lois mathĂ©matiques qui vont rĂ©volutionner la proportion dans la peinture. Mises en application, ces rĂšgles peuvent aussi expliquer une plus grande facilitĂ© dans l’art de peindre la nature. Albrecht Durer, Erasme de Rotterdam,1526, Gravure, Petit Palais, MusĂ©e des Beaux Arts de la Ville de Paris Joachim Patinier, Saint-JĂ©rĂŽme PĂ©nitent,1512/15,huile sur bois, Metropolitan Museum of Art. MĂȘme si les sujets religieux restent les acteurs principaux de ce triptyque, la place accordĂ©e au paysage est impressionnante. Bien Ă©videmment, c’est un paysage imaginĂ© de toutes piĂšces. C’est d’ailleurs Patinier qui poussera Ă  la popularisation dudit Paysage-monde » c’est Ă  dire une immensitĂ© naturelle dans laquelle se dĂ©roule une scĂšne religieuse rendue anecdotique par sa taille. C’est aussi au mĂȘme moment dernier tiers du XVe siĂšcle que se rĂ©pand la production de globes terrestres, cette curiositĂ© sur le monde et sur le lointain pourrait expliquer de la part des flamands cette volontĂ© d’englober » le plus de paysage possible. Le mystĂšre du peintre des petits paysages Peintre et graveur non identifiĂ© Ă  ce jour, Il est connu pour ses gravures de paysages en tous genres. Autrefois identifiĂ© comme Brueghel car, imprimĂ© par le grand JĂ©rĂŽme Cock, il reste Ă  ce jour l’inconnu parmi les peintres mais le maitre parmi les paysages. MaĂźtre des petits Paysages, Vue de Village,1550/60, plume et encre brune L’ñge d’or nĂ©erlandais du XVIIe siĂšcle Au dix-septiĂšme siĂšcle, les Provinces Unies, libĂ©rĂ©es du joug espagnol vont traverser une envolĂ©e tant sur le plan Ă©conomique et social que politique et artistique. leur activitĂ© commerciale qui avait dĂ©jĂ  fait leur rĂ©putation va prendre un nouvel essor et de nouvelles classes sociales vont s’imposer. Une bourgeoisie et une riche paysannerie sont Ă  l’origine dit-on du marchĂ© de l’art moderne qui fera fleurir l’activitĂ© des peintres. Mais surtout, ces nouveaux commanditaires auront des centres d’intĂ©rĂȘts directement liĂ©s Ă  leur rĂ©ussite sociale ce qui fera triompher les peintures de genre et de paysage sur les peintures d’Histoire jusqu’alors indĂ©trĂŽnables. restons cependant modĂ©rĂ©s quant Ă  notre propos, car la peinture d’Histoire conservera une place majoritaire! La demande va ĂȘtre telle, que les peintres constitueront des stocks » de peintures classĂ©es par genre pour satisfaire ces nouveaux clients. Il serait cependant trompeur de penser que ces paysages Ă©taient effectuĂ©s sur le motif en pleine nature, les artistes flamands les constituaient en atelier selon leur fantaisie. Jacob Van Ruisdael, Paysage avec un Village Lointain, huile sur bois, 1646, Metropolitan Museum of ArtVan Ruisdael immense paysagiste hollandais peint ce paysage Ă  dix-huit ans. Ses paysages faisant preuve d’une grande sensibilitĂ© serviront souvent d’exemple aux romantiques. En tĂ©moigne cette remarque d’EugĂšne Fromentin“De tous les peintres hollandais, RuysdaĂ«l est celui qui ressemble le plus noblement Ă  son pays. Il en a l’ampleur, la tristesse, la placiditĂ© un peu morne, le charme monotone et tranquille.“ La cartographie Le XVIIe siĂšcle pour les Flandres, c’est aussi l’ñge d’or de la cartographie. Ce n’est pas anodin si Vermeer peint “Le GĂ©ographe” ou “l’Officier et la Jeune Fille”. Une profusion de mappemondes, de globes et d’atlas se rĂ©pandent, facilitĂ©s par l’imprimerie. Cartographier implique l’observation de territoires pour se repĂ©rer de maniĂšre prĂ©cise dans ce monde aux frontiĂšres encore floues. Hors, l’observation des territoires sous-entend l’observation de la nature Ă©tude topographique. La cartographie a donc jouĂ© un rĂŽle dans l’intĂ©rĂȘt pour les paysages. Johannes Vermeer, La femme au Luth,1662/63, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art La carte de l’Europe Ă  l’arriĂšre plan couplĂ©e au regard de la jeune femme par la fenĂȘtre pourrait sous-entendre qu’on s’intĂ©resse dĂ©sormais Ă  ce qu’il se passe au dehors. Carte du Monde, Jan de Visscher d’aprĂšs Nicolaes Pietersz Berchem, 1670/80, Rijksmuseum III- L’Italie des ruines Ă  la reconstruction C’est en Italie, prĂ©cisĂ©ment avec Antoine Carrache, qu’on dĂ©finit la peinture de paysage comme genre Ă  part entiĂšre au XVIe siĂšcle. Les FrĂšres Carrache vont notamment s’appuyer sur le principe dĂ©fendu par Vitruve qui prĂ©conisait de corriger par la peinture les petits dĂ©fauts de la nature . C’est ainsi que se dĂ©veloppa une rĂ©elle esthĂ©tique paysagĂšre, thĂšme si cher aux italiens dans leur inlassable quĂȘte du beau . Le Paysage IdĂ©al Des enseignements de Vitruve dĂ©coule le fameux paysage idĂ©al ». un paysage embelli selon les codes esthĂ©tiques du XVIe siĂšcle. Un exemple frappant pourrait ĂȘtre la popularitĂ© du thĂšme de l’Arcadie. L’Arcadie est une terre lĂ©gendaire de la GrĂšce antique, cĂ©lĂ©brĂ©e dĂšs la Renaissance pour l’harmonie de ses paysages et le bon vivre de ses bergers. Ce thĂšme sera si populaire qu’une AcadĂ©mie de l’Arcadie se crĂ©era Ă  Rome en 1690. Rappelons nous que Topia Ă©tait utilisĂ© par Vitruve pour dĂ©signer un lieu aux proportions idĂ©ales et harmonieuses. En 1516, c’est l’humaniste Thomas More qui invente le mot Utopia » sorte de paradis imaginaire rĂ©vĂ©lateur de cette nouvelle attirance pour la terre idĂ©ale. Il y avait donc un lien Ă©troit entre le pays et le paysage milieu naturel. Paysage arcadien, 1700, Alessandro Magnasco, huile sur toile, Art Institute of Chicago Une parenthĂšse française en pleine Italie C’est cependant le français Nicolas Poussin qui a tout de mĂȘme passĂ© la majeure partie de sa vie Ă  Rome qui reste connu pour ses Bergers d’Arcadie ». Lui et le peintre Claude Lorrain ont largement contribuĂ© Ă  dĂ©velopper l’art du paysage. En effet, particuliĂšrement Ă  cette Ă©poque du XVII e siĂšcle qui a vu la montĂ©e d’un acadĂ©misme puissant, la hiĂ©rarchie des peintures Ă©taient plus que jamais en vigueur. Au sommet la peinture d’histoire et ses scĂšnes bibliques et mythologiques. Jusqu’à prĂ©sent, le paysage Ă©tait un support, un agrĂ©ment qui valorisait la peinture d’histoire. Poussin et Lorrain ont donc fait preuve d’une grande ingĂ©niositĂ©. MĂȘme si le titre du tableau continue d’évoquer des thĂšmes nobles », on assiste Ă  une vĂ©ritable inversion. C’est le thĂšme mythologique qui sert dĂ©sormais de prĂ©texte Ă  l’exploration paysagĂšre. Poussin et Lorrain sont un bon exemple d’artistes qui voyagent. DĂ©jĂ  instiguĂ© pendant la Renaissance, les voyages et l’intĂ©rĂȘt pour la culture Ă©trangĂšre vont se dĂ©velopper. L’Italie sera une fois de plus mise en lumiĂšre. Entre ruines romaines et urbanisation, de nouveaux sous-genres attenants Ă  la peinture de paysage vont se dĂ©velopper. Nicolas Poussin, Orion aveugle cherchant le Soleil, 1658, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art Ici Poussin s’amuse mĂȘme Ă  confondre Diane avec les nuages. Qui est le plus mis en valeur? Diane ou les nuages? Le goĂ»t de Poussin pour les paysages se reflĂštera Ă©normĂ©ment dans ses derniĂšres peintures Les Quatres Saisons. Claude Lorrain, La Campagne Romaine, 1639, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art Les Vedute Puisque les analogies entre les Flandres et l’Italie sont indispensables lorsqu’on parle de peinture de paysage, permettons nous une lĂ©gĂšre Ă©vocation des Flandres. Vermeer dĂ©voile sa Vue de Delft » en 1661. Le plus beau tableau du monde » selon Proust n’est autre qu’un magnifique exemple de veduta. Pour ce faire, Vermeer aurait possiblement utilisĂ© une camera obscura », un instrument optique qui reçoit la lumiĂšre Ă©mise par des objets pour reformer ces objets en position inversĂ©e. On plaçait dedans une lentille convexe pour rĂ©tablir le sens des objets. L’utilisation de la camera obscura sera largement reprise par le peintre vĂ©nitien Canaletto au XVIIIe siĂšcle. Les XVIIe et XVIIIe siĂšcles sont marquĂ©s par des voyages aristocratiques d’éducation et de dĂ©couverte intitulĂ©s Grand Tour». Les destinations Ă©taient majoritairement La France, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse et Ă©videmment l’Italie. C’est ainsi que les voyageurs dĂ©couvrent les ruines qui parcourent les paysages italiens. Cette pĂ©riode considĂ©rĂ©e comme le point de dĂ©part de l’histoire du tourisme aura un effet majeur sur la promotion des vedute et de la peinture de paysage en gĂ©nĂ©ral. De nombreux aristocrates vont vouloir rapporter des souvenirs » de leur voyage. C’est lĂ  toute la modernitĂ© de ces vedute car, cette-fois-ci, c’est le paysage lui-mĂȘme auquel on s’intĂ©resse. Le peintre Canaletto et les autres vĂ©dutistes feront fortune en commercialisant leurs vues de Venise. Canaletto, Le Grand Canal de Venise, 1730, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art Exemple d’une projection de Camera Obscura Abelardo Morell, Vue de Brooklyn dans la chambre de Brady, 1992 Dessin de Camera Obscura, EncyclopĂ©die, 1762/77, Deferht Des paysages en ruines Capricci ou vedute ideate ! Le triomphe des peintures architecturales SacrĂ©s coteaux, et vous saintes ruines,Qui le seul nom de Rome retenez,Vieux monuments, qui encor soutenez L’honneur poudreux de tant d’ñmes divines, » Joachim Du Bellay, Les AntiquitĂ©s de Rome, 1558 Nouvelle exploration du paysage idĂ©al, le capriccio est la reprĂ©sentation d’un paysage imaginaire. FrancisĂ© en caprice » il s’oppose Ă  la reprĂ©sentation fidĂšle du vedute et est tout droit issu de la fantaisie du peintre. Depuis la Renaissance, on observe une grande redĂ©couverte des ruines romaines . Ce qui va dĂ©clencher une vĂ©ritable fascination esthĂ©tique et jeter les bases de la future architecture classique. De cet attrait pour les vestiges va Ă©merger une peinture architecturale. Les sujets mythologiques Ă©tant toujours au sommet de la pyramide infernale des peintures, c’est une belle astuce consciente ou inconsciente que d’antiquiser » le paysage pour le rendre plus noble. Francesco Guardi, Paysage Fantastique,1765, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art Francesco Guardi, Vestiges de Colonnades, 1780/90, stylo et encre brune, Metropolitan Museum of Art IV- L’Angleterre une percĂ©e essentielle dans la peinture de paysage La fin du XVIIIĂšme et le XIXe siĂšcle se fondent sur une sĂ©rie d’expĂ©rimentations et de bouleversements rapides. Ils seront traversĂ©s par de nombreux mouvements aussi bien littĂ©raires que politiques, artistiques que scientifiques est le premier pays europĂ©en Ă  avoir enclenchĂ© sa rĂ©volution industrielle. Peut-ĂȘtre sa relative stabilitĂ© politique lui a-t-elle permis de prendre une telle avance ! L’expĂ©rimentation qui frappe ce siĂšcle dans tous les domaines entraĂźne une exploration fondamentale dans la peinture. L’Aquarelle ou “l’Eau des Peintres” Jusqu’ici, l’Angleterre n’avait pour ainsi dire pas vraiment pris part Ă  notre Ă©popĂ©e de la peinture de paysage. En bonne observatrice, elle s’imprĂ©gna des peintures italiennes et françaises Grand Tour mais Ă©galement et surtout flamandes. Monarchie dĂ©sormais constitutionnelle, Les rois et reines britanniques commissionnent de nombreux grands peintres Flamands et Germaniques d’effectuer leur portrait ce qui aura pour rĂŽle de diffuser les Ɠuvres de ces mĂȘmes peintres. Hors, nous avons vu que la peinture de paysage s’était dĂ©jĂ  lovĂ©e quelques siĂšcles plus tĂŽt dans le cƓur des flamands. N’oublions pas que, l’Angleterre n’est plus catholique depuis 1534. Tout comme les flamands, les anglais ont dĂ©veloppĂ© de nouveaux thĂšmes de peinture, plus en adĂ©quation avec leurs croyances. Durer rĂ©alisait des aquarelles de paysages, et l’Angleterre n’est-elle pas considĂ©rĂ©e comme l’inventeur de l’aquarelle moderne » ? la diffusion de la peinture Ă  l’aquarelle jouera un rĂŽle considĂ©rable dans l’histoire de la peinture. Sans elle, l’Angleterre n’aurait peut-ĂȘtre pas eu son monstre sacré  William Turner La virtuositĂ© de Turner en a fait un gĂ©nie de la peinture. InspirĂ© par Claude Lorrain et Nicolas Poussin, Turner rejoint parfaitement notre propos car c’est un artiste qui voyage. Plus que ça, c’est un grand paysagiste. Il travaillera dĂšs l’ñge de quatorze ans pour l’architecte Thomas Hardwick et effectuera de nombreux dessins et croquis de paysage ce qui lui donnera le goĂ»t de poursuivre dans cette voix. Bien que la biographie de Turner soit lacunaire, on le dĂ©finit comme un grand randonneur qui partait muni de son carnet de croquis et trouvait dans la nature toute son inspiration. Cette attitude d’artiste solitaire se reflĂšte dans un grand courant artistique de la mĂȘme Ă©poque le Romantisme. Avant toutes choses, il est important de clarifier notre emploi de tous ces termes gĂ©nĂ©raux qui sont apparus de plus en plus nombreux au XIXe siĂšcle Romantisme, RĂ©alisme, Naturalisme etc. Tous ces termes nous serviront de facilitĂ© d’explications mais ne doivent en aucun cas enfermer un artiste ni lui retirer sa singularitĂ©. Le Romantisme donc, apparaĂźt initialement en Angleterre et en Allemagne en rĂ©action aux normes strictes et mesurĂ©es du classicisme. Ce mouvement va se diffuser rapidement et aura un succĂšs considĂ©rable dans toute l’Europe et mĂȘme en AmĂ©rique du Sud. Les livres vont dĂ©sormais s’emplir de personnages contradictoires aux passions dĂ©chaĂźnĂ©es. Ces personnages souvent solitaires et incompris trouveront justement leur comprĂ©hension dans la nature qui, par ses forces cycliques et ses accĂšs changeants reprĂ©sente directement les sentiments Ă©prouvĂ©s par les romantiques. Le romantisme allume donc un projecteur sur l’immensitĂ© naturelle, mais la peinture de paysage reste inĂ©vitablement attachĂ©e Ă  la condition humaine. Le Voyageur contemplant une mer de nuages de Friedrich en est presque un exemple mĂ©tonymique. En effet, c’est le voyageur qui contemple la nature et pas autrement. Si le titre avait Ă©tĂ© La mer de nuages au voyageur » la peinture de paysage aurait pris une tournure diffĂ©rente, mais le Romantisme ne peut se dĂ©tacher de la condition humaine qui est au cƓur de ses prĂ©occupations. Pour revenir Ă  Turner, on le dĂ©crit souvent comme un romantique en raison de l’extrĂȘme sensibilitĂ© de ses peintures et ses couleurs poĂ©tiques et dĂ©chaĂźnĂ©es. Turner est le premier Ă  mĂ©langer aquarelle et peinture Ă  l’huile donnant un rendu embuĂ©, floutĂ© qu’on interprĂšte souvent comme annonciateur de l’impressionnisme. Turner, Saltash, 1811, huile sur toile Metropolitan Museum of Art Turner, Soir de dĂ©luge, 1843, huile sur toile, Washington National Gallery of ArtIl est intĂ©ressant ici d’observer la libertĂ© progressive que prend Turner qui se dĂ©tache des formes rĂ©alistes inspirĂ©es par Lorrain et Poussin pour arriver Ă  ce triomphe de substances et de textures qui lui est si particulier. L’expĂ©rimentation qui frappe le XIXe siĂšcle se ressent jusque dans les palettes. C’est d’ailleurs assez rĂ©vĂ©lateur de l’opposition scientifique qui traversait l’Europe au XIX e siĂšcle. Entre la science du tangible et du matĂ©riel et la science s’intĂ©ressant aux formes immatĂ©rielles et abstraites. Turner s’apparentant de plus en plus Ă  l’abstrait en fin de carriĂšre, c’est incontestablement Constable qui, en parallĂšle, s’affiche comme le maĂźtre du paysage rĂ©aliste. John Constable ProfondĂ©ment inspirĂ© par son prĂ©dĂ©cesseur paysagiste Thomas Gainsborough, Constable rĂ©ussit Ă  hisser la peinture de paysage Ă  une noblesse encore jamais atteinte. Il sera trĂšs influent notamment en France Delacroix l’admirera beaucoup. Constable est aussi reprĂ©sentatif d’une gĂ©nĂ©ration de la rĂ©volution industrielle qui voit ses paysages changer rapidement et s’urbaniser, et qui trouve dans la nature un refuge Ă  ce vacarme industriel. Constable rĂ©alise de nombreuses esquisses en pleine nature avant de peindre. C’est un peintre qui prĂŽne la beautĂ© pure du paysage c’est Ă  dire Ă  son Ă©tat originel. Cette conception aura un impact consĂ©quent sur la peinture de paysage. Nous sommes dĂ©sormais loin des paysages idĂ©alisĂ©s de Vitruve et Pline l’Ancien, la beautĂ© se trouve directement sous n’importe quelle haie et dans n’importe quelle prairie ». Thomas Gainsborough, Paysage de Montagne, annĂ©es 1780, craie noire et blanche estompĂ©es sur papier bleu-gris John Constable, 1825, la CathĂ©drale de Salisbury, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art ParenthĂšse amĂ©ricaine Dans la jeune nation amĂ©ricaine se forme le dĂ©sir se se dĂ©tacher des conventions picturales europĂ©ennes et de crĂ©er un style Ă  part entiĂšre. Dans un pays aussi vaste aux terres encore en friche, les paysages s’affirment comme sujet de prĂ©dilection. Thomas Cole, Le MĂ©andre, 1836, huile sur toile, Metropolitan Museum of ArtOn voit bien ici les Ă©lĂ©ments qui prĂ©figurent la pensĂ©e nord-amĂ©ricaine. Un immense paysage encore en friche mĂȘlĂ© Ă  la douceur d’un ciel presque divin offrant Ă  la scĂšne une lumiĂšre dorĂ©e. Aller Ă  la conquĂȘte de terres inconnues sous l’égide directe du Ciel Dieu. Les guerres qui marquent le XIXe siĂšcle interrompent le phĂ©nomĂšne du Grand Tour » ce qui poussera les anglais Ă  voyager directement dans leurs campagnes . C’est ainsi que nous sont parvenues les plus belles toiles de paysages anglais, Ă©cossais et nord irlandais. L’Angleterre peut enfin se vanter d’avoir eu son heure de gloire. InspirĂ©e par la progression anglaise, la France la suivra de peu, sa rĂ©volution industrielle se dĂ©clare quelques temps aprĂšs, sa rĂ©volution picturale aussi
 V-La France et son autre rĂ©volution » La France depuis le XVIIIe s et encore plus au dĂ©but du XIX siĂšcle est frappĂ©e par un acadĂ©misme indĂ©trĂŽnable. Des peintres illustres comme Jacques Louis- David ou Thomas Couture forment aux Beaux Arts les futures gĂ©nĂ©rations de peintres. La peinture française Ă  cette Ă©poque se dĂ©finit par ses rĂšgles. C’est l’apothĂ©ose de la peinture d’histoire, de peintures militaires glorificatrices, de portraits de grandes figures de la noblesse. Le paysage est complĂštement laissĂ© Ă  l’abandon. Jacques Louis David, La Mort de Socrate, 1787, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art L’Ecole de Barbizon Les dĂ©tachĂ©s de l’AcadĂ©mie » A l’époque oĂč le Salon Officiel dĂ©cide du verdict de chaque peinture, la cĂŽte du paysage est trĂšs basse. Certes, en 1816, le prix du paysage historique » fut ajoutĂ© par l’AcadĂ©mie Française au prix de Rome, mais le paysage s’inscrivait encore dans une vision architecturĂ©e ou idĂ©alisĂ©e. ThĂ©odore Rousseau 1812-1867, rĂ©alise de nombreuses esquisses en pleine nature et propose des paysages rĂ©alistes en opposition complĂšte avec les paysages acadĂ©miques » jusqu’alors tolĂ©rĂ©s. Cela lui vaudra de nombreux rejets du Salon. Pourtant, plusieurs facteurs vont finir par projeter le paysage au devant de la scĂšne. En 1824, le Salon de Paris expose de nombreuses toiles de maĂźtres paysagistes anglais notamment John Constable. Ce Salon peut avoir apportĂ© un dĂ©but d’ouverture d’esprit quant Ă  la beautĂ© et l’apprĂ©ciation des espaces naturels. De plus, depuis le XIXe siĂšcle, la course Ă  l’industrialisation est lancĂ©e dans toute l’Europe. Les productions massives des usines enfument les villes. Plusieurs artistes dont ThĂ©odore Rousseau voudront fuir ce brouhaha industriel . Ils trouveront justement leur refuge dans la forĂȘt de Fontainebleau ou le paisible petit village de Barbizon. D’autant que le dĂ©veloppement des lignes de chemins de fer permettait Ă  de plus en plus d’artistes de venir facilement s’y ressourcer. L’École de Barbizon n’est pas Ă  proprement parler une Ă©cole. C’est d’abord une communautĂ© d’artistes qui s’est retrouvĂ©e tout au long du XIXe siĂšcle Ă  partager des valeurs communes et qui ont fait avancer les codes instaurĂ©s par l’acadĂ©mie. Ils se retrouvaient Ă  l’Auberge de Ganne pour refaire le monde de la peinture et partager leurs dĂ©couvertes et leur enthousiasme. L’auberge de Ganne est aujourd’hui un musĂ©e absolument dĂ©diĂ© aux peintres de Barbizon. Le terme fut ensuite Ă©largi Ă  tous les artistes qui ont trouvĂ© en la forĂȘt de Fontainebleau un sujet d’inspiration. L’invention et la mise en service du tube de gouache en 1841 va Ă©galement faciliter la peinture en plein air en la rendant tout simplement possible et permettra une crĂ©ativitĂ© nouvelle que sauront capter les impressionnistes. Peut-ĂȘtre fallait-il l’industrialisation pour redĂ©couvrir la nature ? Le courant des peintres de Barbizon pave la voie aux futurs impressionnistes. C’est une vĂ©ritable fracture qui se crĂ©e dans la peinture acadĂ©mique française et qui apporte aux peintres une plus grande libertĂ© dans le choix de leurs thĂšmes. ThĂ©odore Rousseau, L’ OrĂ©e du Bois Ă  Monts-Girard,1852/54, huile sur bois, Metropolitan Museum of Art Quelques artistes incontournables de “l’Ecole de Barbizon” Jean François Millet, Meules de foin, Automne 1874, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art Millet, qui mettra toute son ardeur dans la peinture paysanneest tenu comme exemple de nombreux peintres. C’est le peintre prĂ©fĂ©rĂ© de Van Gogh. Camille Corot, Le Batelier,1865, huile sur toile, Metropolitan Museum of ArtLe Batelier de Corot a la poĂ©sie venteuse de sa fin de carriĂšre. Corot s’est formĂ© auprĂšs de Valenciennes, peintre de paysages nĂ©oclassiques. Il inspira considĂ©rablement les impressionnistes. L’impressionnisme enfin ! Une bouffĂ©e d’air frais dans la peinture de paysage Monet, Degas, Sisley, Renoir, CĂ©zanne, ces noms sacrĂ©s qui rĂ©sonnent encore aujourd’hui comme des maĂźtres incontestĂ©s de la peinture. Pourquoi l’impressionnisme est-il devenu le mouvement pictural le plus cĂ©lĂšbre ? AnimĂ©s par le mĂȘme dĂ©sir de rupture, ces artistes ont su tirer profit de leur statut de marginaux. Le Salon des RefusĂ©s autorisĂ© en 1863 par l’empereur NapolĂ©on III permet justement Ă  des artistes comme Manet ou Pissarro de faire voir leurs Ɠuvres rejetĂ©es par le Salon de l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts. Soutenus par le marchand d’art visionnaire Durand Ruel et le photographe Nadar, ils sauront se crĂ©er une place incontestable dĂšs les annĂ©es 1880. L’apparition de la photographie a d’ailleurs eu un impact considĂ©rable dans l’histoire de la peinture. Sa popularisation arrive en mĂȘme temps que l’impressionnisme et libĂšre les peintres et leur toiles de cette prĂ©occupation coupable qu’était la recherche de rĂ©alisme. La photographie remplissant parfaitement cet office, la peinture peut dĂšs lors s’adonner Ă  de nouvelles explorations que ne peut pas faire la photographie. L’impressionnisme brise les contours trop finis » du nĂ©oclassicisme et du rĂ©alisme. A l’heure oĂč la science dĂ©couvre que le monde est en rĂ©alitĂ© composĂ© d’une infinitĂ© de petites particules en vibration, les impressionnistes introduisent une nouvelle sensibilitĂ© dans leurs toiles. C’est une peinture de l’instant, aussi fugace soit-il. Il ne s’agit plus de peindre la rĂ©alitĂ© telle que nos yeux la voient, non, la science venait de prouver la capacitĂ© limitĂ©e de notre acuitĂ© visuelle. Il s’agit d’arriver Ă  une harmonie de composition qui donne une impression. Impression, ce terme qui se voulait dĂ©prĂ©ciateur de la part du critique Louis Leroy a en rĂ©alitĂ© marquĂ© Ă  tout jamais le monde de la peinture. L’impressionnisme vient chercher ce qui se cache derriĂšre le rĂ©el. Renoir l’exprime parfaitement dans cette phrase restĂ©e cĂ©lĂšbre Un matin, l’un de nous manquant de noir se servit de bleu l’impressionnisme Ă©tait nĂ© ». L’impressionnisme est donc Ă  la fois une esthĂ©tique distincte et un mouvement. En quoi est-ce fondamental pour la peinture de paysage ? Parce qu’en plus de rĂ©volutionner la maniĂšre de peindre, les peintres impressionnistes vont bousculer d’autres codes. Ils rĂ©aliseront d’immenses tableaux de paysage sur des formats d’ordinaire rĂ©alisĂ©s pour des genres plus nobles ». C’est ainsi que le paysage gagnera ses lettres de noblesse. Pierre Auguste Renoir, Jeune Fille au Bain, 1892, huile sur toile, Metropolitan Museum of ArtRenoir est un maĂźtre incontestĂ© de la lumiĂšre. Ses paysages et ses figures ont la brillance pĂąle de la nature s’adapte ici au mouvement des cheveux de la jeune fille et nous donne une grande impression de fraĂźcheur. Les impressionnistes procĂ©dant par “touches”, c’est sĂ»rement avec Renoir qu’on peut parler de grain de peau”. Ici, plus de combat entre la nature et le sujet, les deux se complĂštent pour former l’Impression. Camille Pissarro, Peupliers, Eragny, 1895, huile sur toile, Metropolitan Museum of ArtCamille Pissarro a la minutie d’une dentelliĂšre. Pourquoi y a t- il autant de lumiĂšre dans les tableaux impressionnistes ? C’est qu’ils maĂźtrisent les ombres Ă  la perfection. Leurs touches sont aussi folles et harmonieuses que la nature. Les impressionnistes observent les paysages avec un Ɠil nouveau, un Ɠil libre. Nous nous arrĂȘterons aux impressionnistes parce que c’est Ă  ce moment prĂ©cis que la peinture de paysage a pleinement Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e et a atteint le sommet des genres. Évidemment, le XXe siĂšcle, siĂšcle d’accentuation est fascinant dans le domaine du paysage. Quant au XXIe siĂšcle, siĂšcle de dĂ©clinaisons et d’impertinences, le paysage reste toujours un thĂšme de prĂ©dilection. Cependant, ces deux siĂšcles mĂ©riteraient un article complet et une approche diffĂ©rente. Conclusion Celui qui veut relater l’histoire de la peinture de paysage devra comprendre la logique qui se cache derriĂšre. Un genre qui serpente entre les rĂšgles, les interdictions et les prĂ©ceptes des acadĂ©mies. Patience, voilĂ  le fin mot qui conclue l’histoire du paysage. BeautĂ© de l’ombre, la nature s’immisce peu Ă  peu dans les toiles, instiguĂ©e par les peintres qui ne peuvent renier son potentiel esthĂ©tique. Si l’histoire de la peinture de paysage est aussi riche, c’est qu’elle est indissociable des premiĂšres prĂ©occupations humaines l’homme est insĂ©parable de son environnement. Au fur et Ă  mesure des comprĂ©hensions, la nature des peintres change de style, devient plus folle. Ce n’est qu’au XIXe siĂšcle qu’on reconnaĂźt officiellement sa toute puissance dans la peinture. Officieusement, et si l’on s’intĂ©resse aux peintres en profondeur, on ressent souvent que la nature les attire, les appelle. N’oublions pas que jusqu’à trĂšs tard, les commanditaires rĂ©clamaient des peintures d’Histoire ou des portraits. Nos peintres, s’ils voulaient survivre n’avaient donc souvent guĂšre le choix. Mais, certaines toiles ne trompent pas. C’est le cas de cet inclassable
 El Greco, Vue de TolĂšde,1597-1599, huile sur toile, Metropolitan Museum of ArtParfois considĂ©rĂ© comme un expressionniste avant l’heure, El Greco donne Ă  ce chef d’Ɠuvre le mĂȘme regard orageux qu’ont ordinairement ses figures. Le paysage semble torturĂ©. TolĂšde se tord sous un ciel bleutĂ©, Ă©lectrique. Cette Ɠuvre reste inclassable tant dans son temps que dans son genre. Bibliographie Paysages Entre Nature et Histoire Pierre Wat, PĂ©rĂ©grinations L’Art des Paysages Nils Buttner, Citadelles et Mazenod Fables du Paysage Flamand, Alain TapiĂ©, Michel Weemans, Somogy Editions d’Art DĂ©couvrez une sĂ©lection d’objets en lien avec l’article

VERMEERJohannes – La laitiĂšre, 1659, Rijksmuseum, Amsterdam. InespĂ©rĂ©. J’ai rĂ©ussi Ă  me glisser au premier rang, coincĂ© entre un homme grisonnant, deux femmes attentives, et un groupe de touristes. La servante la plus cĂ©lĂšbre au monde est devant moi. La cĂ©lĂ©britĂ© de cette petite toile n’est pas usurpĂ©e : on ne voit qu

Sortir PubliĂ© le 21/02/17 mis Ă  jour le 08/12/20 Partager Son destin est aussi mythique que ses toiles. Pourtant, l'artiste nĂ©erlandais n'Ă©tait pas forcĂ©ment celui que l'on aime raconter. Au Louvre, son histoire incarne surtout l'invention d'un peintre moderne. L’art adore se raconter des histoires. Surtout celles qui arrivent sans vraiment s’expliquer. Pourquoi Vincent Van Gogh se coupe-t-il l’oreille au beau milieu d’un champ de blĂ© ? Pourquoi la vie de Vermeer semble ĂȘtre une bulle de savon, qui apparaĂźt, s'Ă©lĂšve et disparaĂźt Ă  la vue ? CriblĂ© de dettes, pĂšre de dix enfants, marchand de tableaux, comme son propre pĂšre qui possĂ©dait une auberge dans la petite ville de Delft, le Hollandais Johannes Van der Meer, dit Vermeer, meurt en 1675 Ă  l’ñge de 43 ans. On l’enterre dans l'indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale. SauvĂ© de l'oubli Deux siĂšcles plus tard, Ă  la fin XIXe siĂšcle, l’historien de l’art ThĂ©ophile ThorĂ© Ă©voque, dans un guide sur l’art hollandais dans lequel Rembrandt Ă©crase tout, un petit maitre rĂ©gional, illustre inconnu » gisant dans l’oubli, mais dont le musĂ©e Mauritshuis de La Haye conserve une petite toile Ă  voir absolument, Vue de Delft. Ciel de perle ; reflets d’eau qui boit tout en Ă©cho. PiquĂ© par la curiositĂ©, ThorĂ© mĂšne une enquĂȘte digne de Columbo, suppute partout, cherche sans relĂąche, muni du catalogue de vente aux enchĂšres publiques de 1696 dans lequel figure vingt et un tableaux de l’artiste. Il piste dans toute l’Europe les collections privĂ©s et publiques. Il localise cinq tableaux, dont L’Astronome et la dĂ©sormais cĂ©lĂšbre DentelliĂšre au visage de lait, qui magnifient la lumiĂšre et le silence.. Une passion nĂ©e au XXe siĂšcle En cela, Vermeer est une invention du XXe siĂšcle, pĂ©riode fracassĂ©e par la guerre et qui a tant besoin de paix. On s’emballe pour le geste suspendu d’une femme au collier Ă  l’orĂ©e d’une fenĂȘtre. On veut de la lumiĂšre, on aspire Ă  la sĂ©rĂ©nitĂ©. Dans le mĂȘme ordre d'idĂ©e, on redĂ©couvrira en 1915, les visages rĂȘveurs Ă©clairĂ©s de flamme de bougies du peintre lorrain Georges de la Tour, hĂ©ritier du Caravage, et lui aussi complĂštement oubliĂ©. Delft, l'autre perle du Nord On a tellement envie d'aimer Vermeer qu'on en dĂ©forme la rĂ©alitĂ©. On sait que la renommĂ©e arrange le rĂ©cit. Elle raconte un artiste isolĂ©, au geste lent, Ă  la production rare, et les mains habiles plus liĂ©s de mystĂšre que de on sait peu de choses sur Vermeer, mais suffisamment pour contrarier la lĂ©gende. Sur sa prĂ©tendue solitude, par exemple, on sait que dĂšs sa formation de peintre, il est reçu, en 1663, Ă  la guilde de Saint-Luc qui fĂ©dĂšre les artistes de sa ville. Il en sera mĂȘme Ă©lu prĂ©sident un peu plus tard. Signe d'une popularitĂ© un peu oubliĂ©e par l'histoire. Vermeer eĂ»t mĂȘme droit Ă  un poĂšme d'un admirateur, un quatrain d’hommage le dĂ©signant comme le digne successeur de Carel Fabritius, Ă©lĂšve de Rembrandt mort Ă  34 ans et peintre Ă  succĂšs de son vivant. Johannes Vermeer, La DentelliĂšre, vers 1669-1670. Huile sur toile marouflĂ©e sur panneau. © RMN-Grand Palais musĂ©e du Louvre / GĂ©rard Blot La vĂ©ritĂ© sur le mythe C’est pour dĂ©nier cette affabulation d’un Vermeer peintre obscur oubliĂ© de tous que le Louvre rĂ©unit dans son exposition une large palette de peintres actifs Ă  partir de 1650 dans les villes de Delft, Leyde, Amsterdam, Haarlem et tous les citĂ©s en canaux. Une fine Ă©quipe que l'on appelait en son temps la bande des modernes », ces peintres trousseurs de scĂšnes intimes, rivĂ©s Ă  l’opulence de clients fans de bulbes de tulipes et de peinture de Ă©tait l’un d’eux, il Ă©tait pleinement de son temps. Sa peinture converse Ă  distance. Elle emprunte et se laisse influencer. Se teinte d’une union de gĂ©nĂ©ration, d’opportunismes tus, de valeurs, de thĂšmes communs. Elle se lie Ă  celle son compatriote Pieter de Hooch qui peint, comme lui, une peseuse d’or ; elle partage la minutie ahurissante d’un Gerard Dou dans la dentelle ou le marbre ; ou reprend le thĂšme galant de jeunes femmes lisant une lettre d’amour Ă  l’orĂ©e d’une fenĂȘtre de Gabriel Metsu. Petit miracle Ne nous y trompons pas, Vermeer a une capacitĂ© unique Ă  Ă©purer, prĂ©lever, concentrer. Petit miracle de la raretĂ©. Il sublime les jeux de regards, caresse du pinceau le grain de la peau. Passe un temps dingue sur la mousse d’une couleur qui frissonne dans un coin du tableau. Artisan pas bavard, certes, il calcule tout, accords et distances des compostions, petit ballet des mains, symboles des objets usuels, vertige des enfilades intĂ©rieures. Mais laisse perler partout, une ambiance fragile et fugace. Johannes Vermeer, Femme Ă  la balance, vers 1664. Huile sur toile. © Washington, National Gallery of Art Comme le dit Blaise Ducos, commissaire de l’exposition Ce que montre l’exposition c’est que Vermeer n’est pas toujours l’initiateur de ces scĂšnes de genre raffinĂ©es et Ă©lĂ©gantes. Il intervient plutĂŽt en fin de chaĂźne, il est celui qui rĂ©agit, transforme par soustraction, par Ă©puration. Et tout ce qu’il enlĂšve, il le remplace par de la lumiĂšre et de l’espace — qui sont les vrais sujets de sa peinture
 » A lire Catalogue, coĂ©dition musĂ©e du Louvre et Somogy Ă©dition, 449 pages, 39 euros. Vermeer MusĂ©e du Louvre Louvre Partager Contribuer Sur le mĂȘme thĂšme
ParJosĂ©phine BindĂ© ‱ le 16 mai 2018. Chaque mois, Beaux Arts dĂ©livre la leçon d’un artiste et vous initie aux secrets de la crĂ©ation. Pour ce troisiĂšme Ă©pisode, place au pointilleux Paul Signac, thĂ©oricien du nĂ©o-impressionnisme initiĂ© par Georges Seurat : une peinture faite de minuscules pointes de couleur juxtaposĂ©es avec une
Encore jusqu’au 22 mai 2017, vous pouvez admirer l’exposition Vermeer et les maĂźtres de la peinture de genre au musĂ©e du Louvre Ă  Paris. Elle rĂ©unit quelques 81 toiles de genre, dont douze tableaux de Johannes Vermeer, un tiers de son Ɠuvre connu Ă  ce jour. L’exposition couvre la pĂ©riode de 1650 Ă  1675 du SiĂšcle d’or nĂ©erlandais et cherche Ă  dĂ©finir les relations d’émulation et de concurrence entre les plus grands peintres de genre tels que Gerard ter Borch, Gerard Dou, Gabriel Metsu, Frans van Mieris, Jan Steen, Pieter de Hooch et Johannes Vermeer. Comment est-ce que ces maĂźtres ont empruntĂ© aux Ɠuvres de leurs pairs pour les imiter voire les surpasser ? La concurrence entre ces nombreux artistes a fortement contribuĂ© au niveau de raffinement et Ă  la richesse de la peinture de genre hollandaise de cette pĂ©riode. Vermeer et les maĂźtres de la peinture de genre. Catalogue de l’exposition au musĂ©e du Louvre Ă  Paris. Louvre Ă©ditions / Somogy Ă©ditions d’Art, 2017, 448 pages, 300 illustrations. Commandez ce livre chez La couverture du catalogue d’exposition montre la fameuse toile La LaitiĂšre de Vermeer. Elle peut normalement ĂȘtre admirĂ©e au Rijksmuseum Ă  Amsterdam. Adriaan E. Waiboer explique bien au dĂ©but de son article “Vermeer et les maĂźtres de la peinture de genre” qu’il est tentant de penser que La Jeune fille au collier de perles de Johannes Vermeer reprĂ©sente la femme de l’artiste Ă  sa toilette. Ce scĂ©nario est bien sĂ©duisant, pourtant la principale source d’inspiration de Vermeer n’est pas cette vision impromptue d’une scĂšne de vie de couple dans sa maison de Delft, mais un voyage de l’artiste Ă  Leyde oĂč il a pu admirer la Femme Ă  son miroirde son Ă©minent collĂšgue Frans van Mieris, achevĂ© un ou deux ans plus tĂŽt et figurant une femme de profil attachant son bijou. Quant Ă  Frans van Mieris l’Ancien, il n’avait non plus spontanĂ©ment demandĂ© Ă  sa femme de prendre cette pose ; il avait trouvĂ© son inspiration dans la toile Jeune femme Ă  sa toilette de Gerard ter Borch, qui, une dizaine d’annĂ©es plus tĂŽt, avait peint une femme devant son miroir, absorbĂ©e par ce qu’elle faisait, aux prises avec un nƓud de son corset. Les similitudes dans le sujet, la composition et les poses des figures montrent que Frans van Mieris avait bien Ă©tudiĂ© le tableau de Gerard ter Borch pour prĂ©parer le sien. Adriaan E. Waiboer Ă©crit que les chefs-d’Ɠuvre des grands maĂźtres exposĂ©s au Louvre montrent des scĂšnes qui paraissent si naturelles qu’on a l’impression que les artistes avaient directement sous leurs yeux les figures, les objets et le cadre architectural qu’il dĂ©peignaient. Les similitudes de styles, de sujet et de technique ne sont pas des coĂŻncidences. Selon notre auteur, elles permettent d’en dĂ©duire que les peintres avaient l’habitude d’admirer et d’examiner les tableaux de leurs confrĂšres et d’y puiser leur inspiration, souvent pour essayer de les surpasser en vraisemblance, en virtuositĂ© technique et et qualitĂ© esthĂ©tique. La concurrence des ces grands artistes a permis au troisiĂšme quart du dix-septiĂšme siĂšcle de reprĂ©senter l’apogĂ©e de la peinture de genre hollandaise. Adriaan E. Waiboer explique que la qualitĂ© et la popularitĂ© sans prĂ©cĂ©dent de ces Ɠuvres sont le rĂ©sultat des Ă©volutions Ă©conomiques, sociales et artistiques qui se produisent vers 1650. La force financiĂšre des Pays-Bas commence Ă  dĂ©cliner au milieu du siĂšcle, mais les grandes familles commerçantes continuent de s’enrichir considĂ©rablement. Cette classe privilĂ©giĂ©e ressent de plus en plus le besoin de se distinguer par son raffinement et son luxe matĂ©riel. Elle se distingue par l’habillement, le comportement et les rĂ©sidences. En outre, elle souhaite un type d’art qui corresponde Ă  l’image qu’elle a d’elle-mĂȘme Herman Roodenburg The Eloquence of the Body. Perspectives on Gesture in the Dutch Republic, 2004, p. 9-29. La peinture de genre des Pays-Bas de la pĂ©riode 1650-1675 rĂ©pond parfaitement Ă  cette demande. Cette Ăąge d’or prend une fin abrupte. La troisiĂšme bataille navale des Pays-Bas avec l’Angleterre coĂŻncide avec le dĂ©but de la guerre franco-hollandaise de 1672. Les marchĂ©s de l’art et les villes autres d’Amsterdam en sont profondĂ©ment affectĂ©s. L’économie des Sept Provinces s’effondre. De nombreux artistes font faillite. C’est la fin de l’ñge d’or hollandais ainsi que de l’apogĂ©e de la peinture de genre. Adriaan E. Waiboer dĂ©crit comment la reprĂ©sentation de la lumiĂšre et de l’espace dans la peinture de Johannes Vermeer est celle des peintres de Delft, mais ses sujets, ses figures et ses compositions sont souvent des variations sur les tableaux de Gerard ter Borch et de Gerard Dou, mais Ă©galement de Nicolaes Maes, Frans van Mieris et Pieter de Hooch. Quant Ă  Pieter de Hooch, il mĂ©lange des idĂ©es puisĂ©es Ă  Rotterdam et Ă  Delft et aussi chez Gerard ter Borch, ainsi que chez Frans van Mieris, Johannes Vermeer et Gabriel Metsu. Et ainsi de suite. Adriaan E. Waiboer Ă©tale le tableaux des Ă©changes d’idĂ©es, de sujets, d’influences entre ces artistes Ă©minents. Par exemple les intĂ©rieurs trĂšs Ă©clairĂ©s de Pieter de Hooch ont influencĂ© certaines des premiĂšres scĂšnes de genre de Johannes Vermeer. Par la suite, on observe l’inverse, que Pieter de Hooch adopte des sujets et des compositions de Johannes Vermeer, notamment dans l’Ɠuvre Couple avec Perroquet1675-1678 qui se trouve Ă  Cologne au musĂ©e Wallraf-Richartz. Les artistes trouvaient donc non seulement l’inspiration chez leurs aĂźnĂ©s, mais Ă©galement parfois chez les peintres plus jeunes qu’eux. Pour la seule pĂ©riode 1650-1675, les chercheurs de l’exposition ont trouvĂ© plus d’un millier de liens entre des tableaux des dix-sept principaux peintres de genre. Les emprunts sont multiples. Par exemple les thĂšmes, les styles, les techniques, les matĂ©riaux, l’ordre formel composition, pose, disposition des figures, des types faciaux et des expressions. Les peintres empruntaient Ă  leurs confrĂšres des animaux, des intĂ©rieurs, des meubles, des dĂ©corations murales, des costumes, etc. Les artistes apportent souvent des modifications aux sujets qu’ils empruntent. Ils prennent des dĂ©tails, des objets, des personnages, ils les ajoutent dans un autre contexte ou utilise une autre perspective. Selon Adriaan E. Waiboer, des indices montrent que les peintres de genre dĂ©couvraient le travail de leurs confrĂšres en Ă©tudiant les originaux, notamment dans leurs ateliers et chez les propriĂ©taires de leurs Ɠuvres, et non pas Ă  travers des reproductions, gravures et estampes, etc. Certains artistes Ă©taient Ă©galement des marchands d’art. Vermeer et Netscher complĂ©taient ainsi leurs revenus. Il est Ă©galement important de noter que ces peintres de genre ne s’intĂ©ressaient pas vraiment Ă  la reprĂ©sentation de la vie quotidienne, mais Ă  des images sĂ©duisantes et assez stĂ©rĂ©otypĂ©es. Les autres essais du catalogue essaient d’expliquer l’évolution de la relation entre la peinture de genre et les Ă©crits sur l’art au dix-septiĂšme siĂšcle Arthur Wheelock ainsi que les motivations qui poussent les peintres Ă  rĂ©agir constamment aux Ɠuvres de leurs confrĂšres Eric Jan Sluijter, dressent le panorama des transferts d’objets et d’animaux que l’on observe dans les tableaux Marjorie Wieseman, analysent comment ces peintres se situaient les uns par rapport aux autres dans le choix de leurs techniques picturales et de leurs couleurs Melanie Gifford et Lisha Deming Glinsman, dĂ©voilent les relations personnelles entre les artistes, leur familiaritĂ© avec les Ɠuvres de leur confrĂšres, les prix des Ɠuvres et les profils des acheteurs Piet Bakker, et s’intĂ©ressent aux Ă©trangers qui ont visitĂ© les Provinces-Unis et les maĂźtres de la peinture de genre Blaise Ducos. Bref, ne manquez en aucun cas cet exposition-Ă©vĂ©nement au musĂ©e du Louvre, organisĂ©e en collaboration avec la National Gallery of Ireland et la National Gallery of Art de Washington, ainsi qui le catalogue qui accompagne l’exposition de ces vraies-fausses scĂšnes de la vie quotidienne au dix-septiĂšme siĂšcle ! Vermeer et les maĂźtres de la peinture de genre. Catalogue de l’exposition au musĂ©e du Louvre Ă  Paris. Louvre Ă©ditions / Somogy Ă©ditions d’Art, 2017, 448 pages, 300 illustrations. Commandez ce livre chez
Ense fondant sur les travaux les plus rĂ©cents qui ont menĂ©s sur Vermeer et sur un examen comparatif des pratiques du peintre et des thĂ©ories artistiques formulĂ©es en son temps, mais aussi sur une confrontation systĂ©matique de ses oeuvres avec celles de ses contemporains, cet ouvrage propose de sortir de cette alternative en mettant l'accent, pour la premiĂšre fois, sur la Devenez un pro de la Peinture de Chat en quelques sĂ©ances En savoir plus Peinture par NumĂ©ro Chat aux Yeux Bleus Peinture par NumĂ©ro Chat aux Yeux Bleus Il semble cachĂ© par une fleur, mes ses yeux bleus comme la glace vous ont repĂ©rĂ© Son pelage noir de jais le contraste avec la vĂ©gĂ©tation aux couleurs hivernales. Son regard est perçant mais sa prudence le garde encore Ă  son pos... €18 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chaton Roux Peinture par NumĂ©ro Chaton Roux Mais que fais-tu lĂ  haut ? N'as tu pas le vertige ? Vite ! Une Ă©chelle PoussĂ© par sa curiositĂ©, le chaton aime suivre son instinct et les choses qui se dĂ©placent autour de lui. Ce sont d'excellents grimpeurs qui savent user de... €19 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat et Bulles Peinture par NumĂ©ro Chat et Bulles Tel un enfant, votre Chat est hypnotisĂ© par ces bulles qui flottent autour de lui ! Dans une ambiance romantique sur fond bleu, le Chaton regarde en l'air les bulles de savon descendre doucement vers le sol. Ses yeux sont aussi... €18 VOIR Peinture par NumĂ©ro Visage de Chat Peinture par NumĂ©ro Visage de Chat Pour obtenir un tableau qui impressionne, rien de tel que le noir et blanc pour donner de la prĂ©sence Ă  votre toile au Visage de Chat Cette peinture va tellement laisser vos convives bouche bĂ©e qu'ils ne remarqueront pas que c'... €15 VOIR Peinture par numĂ©ro Chat AllongĂ© Peinture par numĂ©ro Chat AllongĂ© Ce chat British shorthair a la vie bien facile, allongĂ© sur le divan Ă  contempler son petit univers Ses yeux bien dorĂ©s sont grand ouverts, mais la taille de sa pupille indique qu'il regarde vers une direction illuminĂ©e. Son ... €18 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat Noir aux yeux Jaunes Peinture par NumĂ©ro Chat Noir aux yeux Jaunes Plongez le regard de vos invitĂ©s dans les yeux hypnotisants de ce chat sur votre Peinture ! De ses reflets ambres et dorĂ©s, le Chat Ă  la fourrure sombre vous captive l'attention et ne la laisse pas s'Ă©chapper facilement. Prene... €18 VOIR Peinture par numĂ©ro Chat Abstrait Peinture par numĂ©ro Chat Abstrait Dans cette composition sur le thĂšme de la pĂ©tale de fleur se dessine un visage romantique de chat captivĂ© par la nature Ses grands yeux verts et son pelage roux se confondent avec les couleurs irrĂ©elles et fantasmagoriques qui ... À partir de €10 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat Ă  la Perle Peinture par NumĂ©ro Chat Ă  la Perle Retrouvez le travail du gĂ©nie Johannes Vermeer dans cette toile dĂ©rivĂ©e en style Chat ! Voici la cĂ©lĂšbre "Fille Ă  la perle" de l'artiste nĂ©erlandais Johannes Vermeer en 1665, dĂ©tournĂ©e dans un style fĂ©lin. La jeune fille re... À partir de € VOIR Peinture par numĂ©ro Chat qui lit Peinture par numĂ©ro Chat qui lit RĂ©alisez une oeuvre pleine d'humour avec la Peinture par numĂ©ro du Chat Qui lit Le Mignon Chat Persan est assis sur son derriĂšre. On le remarque avec ses pattes arriĂšres qui dĂ©passent au premier plan. DerriĂšre ses lunettes, il... À partir de €39 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chaton et Chiot Peinture par NumĂ©ro Chaton et Chiot DĂ©corez votre intĂ©rieur d'une peinture trĂšs mignonne avec ce couple de chaton et chiot qui fera craquer tous les coeurs D'un cĂŽtĂ© un chaton d'environ 3 mois, de l'autre un chiot qui vient lui lĂ©cher les babines. Une scĂšne trĂšs... À partir de €39 VOIR Peinture par numĂ©ro Chat qui pĂȘche Peinture par numĂ©ro Chat qui pĂȘche En voilĂ  un fĂ©lin bien occupĂ© ! Il est tout Ă  fait Ă©quipĂ© pour aller Ă  la pĂȘche Avec comme ustensiles sa canne Ă  pĂȘche, son Ă©puisette, ses appĂąts et son sac, notre ami Chat est tout sourire Ă  l'idĂ©e du poisson qu'il va attraper... À partir de €19 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chats Chantant Peinture par NumĂ©ro Chats Chantant Qu'il vente ou qu'il pleuve Tant qu'on est avec ses amis, rien d'autre ne compte ! La preuve en image. Voici trois chats qui chantent Ă  tue-tĂȘte sous la pluie. Rien ne compte que le moment prĂ©sent qu'ils partagent entre compĂš... À partir de €15 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat Multicolore Peinture par NumĂ©ro Chat Multicolore Donnez vie Ă  un chat surnaturel en peignant sa silhouette multicolore ! La peinture donne un effet stylisĂ© qui ressemble Ă  un assemblage de feuillages qui recouvrent le corps du chat et lui donne une apparence irrĂ©elle. Sur fon... À partir de €19 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat Endormi Peinture par NumĂ©ro Chat Endormi Quand le Chat n'est pas lĂ , les souris dansent ! Mais aussi quand le Chat dort ! RĂ©alisez une Oeuvre picturale trĂšs humoristique avec cette peinture de Chat Endormi entourĂ© de souris ! Le chat est dans une piĂšce Ă©clairĂ©e par u... À partir de € VOIR Peinture par NumĂ©ro Chatons et Livres Peinture par NumĂ©ro Chatons et Livres Pour bien dormir, laissez votre imagination vaguer Ă  travers le rĂ©cit d'un bon livre. Vous serez relaxĂ© comme ces deux chatons D'ailleurs, ces deux adorables bĂȘtes font la sieste sur votre Ă©tagĂšre. Elles dorment de chaque cĂŽtĂ© ... €25 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat qui grimace Peinture par NumĂ©ro Chat qui grimace Travaillez votre crĂ©ativitĂ© en dĂ©peignant le Chat en Peinture Acrylique Pour pratiquer la peinture ou le dessin, faites appel Ă  votre inventivitĂ©. Il faut de la prĂ©cision mais aussi savoir projeter ses idĂ©es pour progresser dan... À partir de €30 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat aux Lunettes d'Aviateur Peinture par NumĂ©ro Chat aux Lunettes d'Aviateur Barroudeur, duir Ă  cuir, Badass, il n'est pas bon d'importuner le chat derriĂšre ses lunettes d'aviateur ! Avec sa casquette marquĂ©e d'un "Si tu avais su" if you only knew, ce professionnel des situations difficiles ne doit pa... À partir de €20 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat de Cirque Peinture par NumĂ©ro Chat de Cirque Que de couleurs pour une scĂšne incroyable ! Peignez un numĂ©ro de Cirque sur votre Toile ! Le Chat multicolore prĂ©sent en premier plan est tout bonnement incroyable il est rayĂ© de bleu, de jaune, de rouge, de vert ou encore d'... €29 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat Blanc aux yeux bleus Peinture par NumĂ©ro Chat Blanc aux yeux bleus DĂ©voilez la beautĂ© d'un regard fĂ©lin en peignant la profondeur du bleu de ses yeux Toute la toile se concentre sur ces yeux, tournĂ© vers un objectif indĂ©fini, qui dans leur profondeur, emmĂšnent celui ou celle qui s'y plonge. ... €16 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat au GoĂ»ter Peinture par NumĂ©ro Chat au GoĂ»ter Vous avez sĂ»rement quittĂ© la table Ă  la hĂąte, car voici un chaton qui en profite pour inspecter votre goĂ»ter Avec une tasse de lait et des biscuits Oreo, votre animal de compagnie sait qu'il a Ă  portĂ© de patte un encas succulen... €18 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat StylisĂ© Peinture par NumĂ©ro Chat StylisĂ© LibĂ©rez-vous du Stress avec votre Peinture de chat stylisĂ© Abusez des apports positifs de la peinture sur votre santĂ© et repoussez les tensions subies durant votre journĂ©e. Durant une bonne pratique picturale, vos muscles nerve... À partir de €19 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chats sur le Titanic Peinture par NumĂ©ro Chats sur le Titanic Jack et Rose ne sont pas les seuls Ă  ĂȘtre allĂ©s Ă  l'avant du Titanic, deux fĂ©lins ont aussi osĂ© respirer l'air du large Les bras en croix, le nez pointĂ© vers le haut, les yeux fermĂ©s pour ressentir le vent passer Ă  travers le p... À partir de € VOIR Peinture par NumĂ©ro de Chat Facile Peinture par NumĂ©ro de Chat Facile Vous pensez ne pas ĂȘtre douĂ© de vos dix doigts ? Laissez-vous convaincre du Contraire avec la Peinture par NumĂ©ros ! Ce magnifique chat au regard levĂ© vers son maĂźtre ou est-ce son dĂ©jeuner ?.. n'attend que votre coup de poig... À partir de €19 VOIR Peinture par NumĂ©ro Chat Kawaii Peinture par NumĂ©ro Chat Kawaii Personne ne rĂ©siste devant un Adorable Chaton qui vous miaule dessus ! Prouvez-le avec le Chat Kawaii qui vous observe avec ses Ă©normes yeux. Avec son pelage brun et orange, ce mignon kawaii en japonais a d'Ă©normes pupilles q... À partir de €25 VOIR PrĂ©cĂ©dent 1 2 3
Sivous regardez la peinture de Gerard Ter Borch, un contemporain de Vermeer, vous verrez le savoir-faire, l’habilitĂ© et l’intelligence de la main qui permet d’arriver Ă  une prĂ©cision qui touche au trompe l’Ɠil. C’est millimĂ©trique. Les points de peinture, les touchers de peinture sont Ă  l’échelle de tous petits pinceaux.
Johannes ou Jan Van der Meer, dit Vermeer ou Vermeer de Delft, baptisĂ© Ă  Delft le 31 octobre 1632, et inhumĂ© dans cette mĂȘme ville le 15 dĂ©cembre 1675, est un peintre baroque nĂ©erlandais Provinces-Unies. Actif dans la citĂ© hollandaise de Delft rattachĂ©e Ă  la maison d’Orange, Vermeer semble avoir acquis en son temps une rĂ©putation d’artiste novateur, et avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© de la protection de riches commanditaires. Mais une notoriĂ©tĂ© qui s'est essentiellement cantonnĂ©e aux limites du territoire provincial qui Ă©tait le sien, une production de faible ampleur, Ă©valuĂ©e Ă  quarante-cinq tableaux maximum en vingt ans, ainsi qu'une biographie longtemps restĂ©e obscure — d'oĂč son surnom de Sphinx de Delft » —, peuvent expliquer pourquoi le peintre tombe dans l'oubli aprĂšs sa mort — si ce n'est auprĂšs des collectionneurs Ă©clairĂ©s. Vermeer n'est rĂ©ellement mis en lumiĂšre que dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle, Ă  partir du moment oĂč le critique d'art et journaliste français ThĂ©ophile ThorĂ©-Burger lui consacre une sĂ©rie d'articles publiĂ©s en 1866 dans la Gazette des beaux-arts. DĂšs lors, sa rĂ©putation, soutenue par les hommages que lui rendent les peintres, notamment impressionnistes, et les Ă©crivains, tel Marcel Proust, ne cesse de s'amplifier. Ses tableaux font l'objet d'une vĂ©ritable traque, rendue plus vive encore par leur raretĂ©, et attirant la convoitise des faussaires. Parmi les trente-quatre qui lui sont actuellement attribuĂ©s avec certitude — trois autres faisant encore l’objet de discussions —, La Jeune Fille Ă  la perle et La LaitiĂšre comptent dĂ©sormais parmi les Ɠuvres les plus cĂ©lĂšbres de l'histoire de la peinture, et Vermeer est placĂ©, avec Rembrandt et Frans Hals, au rang des maĂźtres du SiĂšcle d'or nĂ©erlandais. Cette fortune tant critique que populaire est confirmĂ©e par l'affluence des expositions qui lui sont consacrĂ©es, et est alimentĂ©e par l'utilisation publicitaire de ses Ɠuvres, ainsi que par des succĂšs de librairie et du box-office. Vermeer reste essentiellement connu pour ses scĂšnes de genre. Celles-ci prĂ©sentent, dans un style qui conjugue mystĂšre et familiaritĂ©, perfection formelle et profondeur poĂ©tique, des intĂ©rieurs et scĂšnes de la vie domestique, pour figurer un monde plus parfait que celui dont il a pu ĂȘtre le tĂ©moin. Ces Ɠuvres de la maturitĂ© prĂ©sentent une cohĂ©rence qui les rend immĂ©diatement reconnaissables, et qui se fonde notamment sur des associations de couleurs inimitables — avec une prĂ©dilection pour l'outremer naturel et le jaune —, une grande maĂźtrise du traitement de la lumiĂšre et de l'espace, et la combinaison d'Ă©lĂ©ments restreints, rĂ©currents d'un tableau Ă  l'autre. On connaĂźt peu de choses de la vie de Vermeer. Il semble avoir entiĂšrement Ă©tĂ© dĂ©vouĂ© Ă  son art dans la ville de Delft. Les seules informations Ă  son sujet proviennent de certains registres, de quelques documents officiels et de commentaires d’autres artistes ; c’est pour cette raison que ThorĂ©-BĂŒrger le surnomme, quand il le redĂ©couvre en 1866, le Sphinx de Delft ». En 1989, l'Ă©conomiste de formation John Michael Montias, aprĂšs avoir publiĂ© une Ă©tude socio-Ă©conomique sur le marchĂ© de l'art dans la ville de Delft au XVIIe siĂšcle, entreprend d'Ă©crire une biographie de Vermeer Ă  partir de ses Ă©tudes antĂ©rieures et d'un patient travail de recherche d'archives Vermeer and His Milieu A Web of Social History redonne ainsi du relief Ă  la personne du peintre, en apportant des Ă©clairages essentiels sur sa vie et l'histoire sociale de son temps. Ceci fait partie de l'article WikipĂ©dia utilisĂ© sous licence CC-BY-SA. Le texte intĂ©gral de l'article est ici →
Sivous souhaitez peindre sans scotch des finitions type encadrement de porte ou encadrement de fenĂȘtre sans dĂ©passer, c'est tout Ă  fait possible, vous aurez juste besoin pour cela d'un pinceau Ă  rĂ©champir, et d'un minimum de patience et de minutie ! Trempez votre pinceau Ă  rĂ©champir dans le pot de peinture (n'ayez pas peur d'en mettre
Un avis Ă©clairant de Daniel Arasse; histoires de peintures La jeune fille Ă  la Perle, la DentelliĂšre peuvent faire Ă©voquer la silencieuse puissance de la peinture selon le mot de Delacroix. On a dit que la peinture de Vermeer Ă©tait rĂ©aliste, mais il s’agit plutĂŽt d’une peinture de la rĂ©alitĂ©. Courbet illustre plus le rĂ©alisme. Vermeer est considĂ©rĂ© aujourd’hui comme le plus grand peintre hollandais avec Rembrandt. De fait il Ă©tait trĂšs cĂ©lĂšbre de son temps, recevait des visites d’amateurs Ă©trangers et donc l’idĂ©e du gĂ©nie mĂ©connu est totalement fausse. Il meurt pauvre sans aucun doute mais surtout en raison de la baisse des revenus des terres de sa belle-mĂšre, car il ne peint pas pour vendre, sa production reste stable tout au long de sa vie d’artiste, environ trois Ă  quatre tableaux par an, ses tableaux sont en dĂ©pĂŽt Ă  l’extĂ©rieur de son atelier. Vermeer est un catholique convaincu, vivant Ă  Delft, dans le coin des papistes », minoritaire dans ce pays protestant. Il travaillait avec une camera obscura » en usage Ă  l’époque, mais en l’utilisant de maniĂšre dĂ©placĂ©e une chambre noire mal rĂ©glĂ©e avec des gouttes de diffusion lumineuse, formant des taches de lumiĂšre sur une surface brillante et rĂ©flĂ©chissante. On a parlĂ© de son pointillisme mais ces taches apparaissent plutĂŽt sur des surfaces non rĂ©flĂ©chissantes comme la mie de main sur le tableau de la LaitiĂšre. Donc pas de rĂ©alisme ! Vermeer est un peintre profondĂ©ment rĂ©flĂ©chi. Il peint flou avec des pinceaux trĂšs fins, ce qui peut paraĂźtre curieux et il interpose des obstacles entre le spectateur et la figure qu’il reprĂ©sente. Pourtant ses thĂšmes sont trĂšs courants pour l’époque , il ne se distingue pas par l’originalitĂ© des sujets mais la façon de les traiter. Il peint des scĂšnes d’intĂ©rieur , jamais l’extĂ©rieur Ă  de rares exceptions prĂšs, le spectateur est invitĂ© dans le dedans du dedans, c’est Ă  dire l’intime dans le privĂ©. Mais cette intimitĂ© semble inatteignable , bien que trĂšs proche, selon des constructions de perspective propres Ă  Vermeer la ligne de perspective est proche du niveau de l’Ɠil des figures peintes , mais toujours plus bas. Nous nous retrouvons trĂšs prĂšs du regard du personnage mais nous ne le partageons pas. Sur la DentelliĂšre seul le fil est d’une extrĂȘme nettetĂ©, tout le reste est flou. Nous regardons l’ouvrage mais pas ce qu’elle voit , nous ne voyons pas la dentelle qui est pourtant l’objet du tableau en Hollande du XVIIe siĂšcle. Nous sommes exclus du secret du personnage, seul le tableau en est le dĂ©positaire. Sur la Liseuse, les obstacles sont reprĂ©sentĂ©s par une table au premier plan, avec un tapis et un panier de fruits. Un rideau vert , sujet assez courant pour l’époque, peint par Vermeer en modifiant sa composition pour cacher un tableau accrochĂ© au mur, rideau tirĂ© jusqu’au point de fuite de la construction gĂ©omĂ©trique. Nous voyons donc du cachĂ©. Sur l’Atelier du peintre qu’il nommait lui-mĂȘme l’Art de la peinture, est reprĂ©sentĂ© un peintre vu de dos devant une carte gĂ©ographique , en train de peindre une allĂ©gorie de l’Histoire. Peinture classique, peinture d’histoire et peinture de connaissances dĂ©montrĂ©es. Ce tableau , Vermeer ne l’a jamais montrĂ© Ă  personne, il ne l’a pas vendu. On y voit un peintre peignant son modĂšle, vu de dos. CuriositĂ©s dans l’observation il en est Ă  l’esquisse, il utilise un appuie-main. Or Vermeer ne faisait jamais d’esquisses prĂ©paratoires, et l’appuie main n’est pas utile Ă  cette Ă©tape. En outre il est habillĂ© avec des vĂȘtements passĂ©s de mode au moins quarante ans plus tĂŽt. La carte gĂ©ographique est magnifique mais illisible en raison de son Ă©clairage. L’aspect lumineux des choses est un paradoxe magnifique , la peinture Ă©blouit les connaissances de ce qu’elle montre. C’est la mĂ©taphysique de la lumiĂšre, l’expression d’une lumiĂšre spirituelle qui rejoint sa foi catholique. La peinture a la possibilitĂ© d’incarner quelque chose, et c’est sans doute lĂ , la clĂ© du mystĂšre de Vermeer. AchetezVermeer Lot de 6 pinceaux de peinture - 3,8 cm - Pinceaux biseautĂ©s pour toutes les peintures et taches au latex et Ă  l'huile - Pour rĂ©novation de la maison - Utilisation intĂ©rieure
AccueilArtsLe chef-d’Ɠuvre de Vermeer a Ă©tĂ© passĂ© Ă  la loupe durant 48 heures, Ă  la joie des conservateurs et du grand public.“Elle a tout de mĂȘme 356 ans cette Jeune Fille“, rappelle Émilien Leonhardt au sujet du cĂ©lĂšbre modĂšle peint par Vermeer en 1665. “Et c’est assez incroyable de se dire qu’elle a rĂ©sistĂ© Ă  tout ce temps, des guerres, des feux, des tremblements de terre et on aimerait qu’elle soit encore visible dans de bonnes conditions dans 300 ans”, justement dans ce but que lui et Vincent Sabatier ont Ă©tĂ© appelĂ©s, en 2018, Ă  participer au projet “Girl in the Spotlight”, sur demande du musĂ©e nĂ©erlandais Mauritshuis. Deux ans plus tard, les rĂ©sultats de leur analyse microscopique sont tombĂ©s. C’était la premiĂšre fois depuis 1994 que le tableau Ă©tait analysĂ©, et ce par une petite dizaine d’équipes diffĂ©rentes et leurs technologies Ă  rayons X, infrarouge ou UV par exemple.Émilien Leonhardt et Vincent Sabatier de la firme Hirox, dĂ©diĂ©e Ă  la microscopie numĂ©rique ont ainsi examinĂ© La Jeune Fille Ă  la perle en public, afin d’aider les conservateurrices du musĂ©e Ă  “examiner la surface du tableau, les techniques et matĂ©riaux utilisĂ©s et leur provenance”. Pendant 48 heures, ils ont passĂ© l’Ɠuvre Ă  la loupe Ă  l’aide d’un microscope de trĂšs haute prĂ©cision, une camĂ©ra montĂ©e sur un systĂšme de lentille haute rĂ©solution et une optique au grossissement Mauritshuis leur avait demandĂ© quelques inspections microscopiques de l’Ɠuvre. Émilien Leondhardt en a profitĂ© pour aller plus loin en scannant l’intĂ©gralitĂ©, proposant ainsi le plus grand panorama du monde d’un tableau avec un tel niveau de dĂ©tails. Le panorama en question est constituĂ© de dix milliards de pixels de quatre microns chacun sachant qu’un micron est Ă©gal Ă  un milliĂšme de millimĂštre et 9 100 photos comprenant chacune cinquante images. En une nuit, le logiciel a donc capturĂ© prĂšs d’un demi-million de photos du prĂ©cision inĂ©ditePour percer Ă  jour les secrets du tableau, l’équipe a installĂ© un double systĂšme d’éclairage une lumiĂšre latĂ©rale et une lumiĂšre annulaire pour Ă©viter le reflet du vernis. Ensuite, et “pour faire simple”, prĂ©cise Émilien Leonhardt, le logiciel a scannĂ© “en serpentin” le tableau sur plusieurs axes, de gauche Ă  droite, de haut en bas et en profondeur. Cet examen en trois dimensions a permis de rĂ©vĂ©ler les secrets de la crĂ©ation du tableau “L’inspection au microscope 3D Hirox nous a montrĂ© des dĂ©tails de la fille que nous n’avions jamais observĂ©s auparavant. À un grossissement de 35 fois, nous pouvons voir les poils individuels de ses cils et Ă  140 fois, les particules de pigment qui donnent Ă  la peinture sa couleur. En regardant les coups de pinceau de Vermeer en 3D, nous apprenons entre autres comment Vermeer appliquait ses touches de peinture. Nous pouvons voir et mesurer la hauteur des petits points et des doubles points qui rendent la texture de ses vĂȘtements si rĂ©elle”, rapporte Abbie Vandivere, conservatrice au rĂ©vĂ©lations ouvertes au grand publicCette analyse microscopique menĂ©e en 2018 est inĂ©dite pour plusieurs raisons d’une part pour la taille et la qualitĂ© du panorama créé, mais aussi et surtout pour l’accessibilitĂ© de ce dernier. Émilien Leonhardt a mis en ligne ce panorama lourd de dix milliards de pixels grĂące Ă  un systĂšme semblable Ă  Google Maps, permettant de zoomer trĂšs prĂ©cisĂ©ment sur des zones du tableau depuis son ordinateur ou mĂȘme son tĂ©lĂ©phone. Ainsi, le projet vise le public trĂšs averti des spĂ©cialistes autant que le grand Ă©tude s’inscrit dans un projet de longue durĂ©e comparer les rĂ©sultats de 2018 Ă  ceux de 2050 pourrait permettre de comprendre les effets des restaurations du tableau ainsi que le vieillissement de l’Ɠuvre comme “la propagation des craques, si les pigments changent de couleur ou les rĂ©actions chimiques”, Ă©numĂšre Émilien du projet, souligne-t-il, Ă©tait de “montrer l’inspection en temps rĂ©el au public, de partager quelque chose qui est habituellement cachĂ© et de mettre en lumiĂšre l’intĂ©rĂȘt et l’importance du travail des restaurateurs qui gardent en vie des Ɠuvres se dĂ©gradant avec le temps”.Le site prĂ©sentant les rĂ©sultats de cette analyse met Ă  disposition le tableau entier ainsi que dix zones davantage zoomĂ©es Ă  140 fois contre 35 fois pour l’Ɠuvre entiĂšre, oĂč un pixel Ă©quivaut cette fois-ci Ă  un micron. De quoi se balader au plus proche de La Jeune Fille Ă  la perle, en deux dimensions ainsi qu’en trois, afin de presque s’imaginer toucher sa texture, avec les yeux, et d’entrer un peu dans la tĂȘte du peintre, mĂȘme Ă  distance et trois siĂšcles et demi plus pouvez retrouver les vues microscopiques et 3D de La Jeune Fille Ă  la perle voir aussi sur Konbini
qkO61pP.
  • 8xg34r03h5.pages.dev/979
  • 8xg34r03h5.pages.dev/629
  • 8xg34r03h5.pages.dev/630
  • 8xg34r03h5.pages.dev/396
  • 8xg34r03h5.pages.dev/548
  • 8xg34r03h5.pages.dev/895
  • 8xg34r03h5.pages.dev/898
  • 8xg34r03h5.pages.dev/973
  • 8xg34r03h5.pages.dev/899
  • 8xg34r03h5.pages.dev/312
  • 8xg34r03h5.pages.dev/202
  • 8xg34r03h5.pages.dev/652
  • 8xg34r03h5.pages.dev/445
  • 8xg34r03h5.pages.dev/654
  • 8xg34r03h5.pages.dev/355
  • retrouver les pinceau et la peinture de vermeer